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Emploi: lutter contre les discriminations ferait gagner 150 milliards d’euros

Emploi: lutter contre les discriminations ferait gagner 150 milliards d'euros

La discrimination à l'embauche coûte chère. En effet, dans le monde de l'emploi, ce sont 150 milliards d'euros de perdus ces dernières années.

Les discriminations à l’embauche en France coûteraient 150 milliards d’euros à la France. Si l’auteur de cette étude, Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, dévoile les résultats incroyables, il ne faut pas tout mélanger. « Ce n’est pas parce que les discriminations sur le marché du travail sont économiquement coûteuses qu’il faut les combattre. C’est parce qu’elles contreviennent au principe d’égalité et causent de la souffrance », déclare-t-il.

En effet, dans ce rapport sur l’emploi remis à Myriam El Khomri, ministre du Travail, il est écrit que les discriminations à l’embauche font perdre de l’argent. Diminuer ce fléau pourrait permettre au PIB de prendre 6,9% en 20 ans. Soit une hausse considérable de 150 milliards d’euros. Le rapport précise même que le « sur-chômage, perte d’activité, mauvaise allocation de la main-d’oeuvre, gâchis de qualifications et de potentiels individuels. Les pertes liées aux discriminations dans l’emploi sont plutôt bien identifiées ».

Les femmes premières victimes de discrimination de l’emploi en France

Selon l’étude, la principale discrimination dans l’emploi est celle faite aux femmes. Elle se classe première devant le racisme des personnes aux origines africaines. Cette diminution serait même une bénédiction pour les femmes qui seraient alors les principales bénéficiaires. Si cette étude est importante, c’est que celle-ci responsabilise les pouvoirs publics et les entreprises. C’est la première fois qu’une telle étude sur l’emploi est réalisée en France, et les chiffres sont d’ailleurs éloquents.

Mais le travail risque d’être long. Certains cas de discrimination à l’embauche sont déjà connu. Selon une étude du Figaro, 40% des victimes ne se manifestent pas. La raison est presque horriblement simple. Dans le monde de l’emploi, il est très difficile de cibler juridiquement une preuve de discrimination à l’embauche pour critère raciale ou sexiste. Dans un rapport, le Défenseur des droits précise qu’« il y a une urgence à mener des politiques publiques fortes pour lutter contre ces discriminations ».

Changer pour de bonnes raisons et pas seulement financière

Il faut combattre les discriminations par principe moral et non pas économique. C’est le message qu’a envoyé Jean Pisani-Ferry lorsqu’il a dévoilé son rapport. En effet, pour une bonne marche de fonctionnement du monde de l’emploi en France, il faut avant tout combattre la discrimination pour des raisons réelles. Les raisons financières ne sont que des conséquences d’une mesure sociale majeure. Il semble malgré tout que les résultats de l’étude soit une argument de poids dans la lutte contre la discrimination à l’embauche. Il y a quelques mois, une campagne du ministère du Travail avait pour but de lutter contre cette pratique qui pénalise encore des millions de personnes en attente sur le marché de l’emploi.

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