Une nouvelle affiche de Robert Ménard, le maire de Béziers. fait polémique. D'autant plus que les informations ne sont pas totalement réelles.
S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas retirer à Robert Ménard, c’est que le maire de Béziers fait parler de sa ville. Mais pas pour le mieux. En effet, le sulfureux maire de la ville du sud de la France s’est encore fait remarquer le 11 octobre 2016. Comment ? Grâce à une nouvelle affiche dans sa ville. Celle-ci représente des migrants (musulmans et noirs) devant la cathédrale de la ville sur un ciel sombre. L’image, déjà assez évocatrice, est accompagnée du slogan: « L’État nous les impose… Ça y est, ils arrivent. Les migrants dans notre centre-ville ».
Une image anxiogène voulu par Robert Ménard
L’image, quelque peu anxiogène, commence à fleurir partout dans le centre-ville de Béziers à la demande de Robert Ménard. Au total, l’affiche a été imprimée 110 fois selon le Huffington Post. Un communiqué du site de la mairie de Robert Ménard explique que « nouveau Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) ouvrirait très prochainement en plein centre-ville ». Mais les explications ne s’arrêtent pas là. En effet, le communiqué en dit plus. « Alors que la municipalité travaille depuis plus de deux ans à la redynamisation du centre-ville, cette annonce sonne comme un coup de poignard dans le dos des Biterrois. En attendant l’ouverture d’un autre centre, cette fois réservé aux migrants de Calais ? La préfecture de l’Hérault n’a pas jugé utile d’avertir le maire ». Robert Ménard aurait donc eu la surprise de cette annonce.
Les #migrants arrivent chez nous à #Béziers. L’État nous les impose !
Nous informons la population. pic.twitter.com/isFHPUOIF5— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 11 octobre 2016
« L’État a donc décidé, sans consulter quiconque, d’installer des migrants au foyer Étoile, l’ancien foyer des jeunes travailleurs, situé 2 avenue d’Estienne-d’Orves, à deux pas de la place Jean-Jaurès en pleine réfection », poursuit le communiqué. Bien évidemment, Robert Ménard fait preuve d’un populisme à vomir dans la suite. Interpellant les habitants de sa commune, les faisant passer pour des victimes. « Une fois de plus, les Biterrois sont sommés de payer le prix d’une politique qui consiste à ouvrir grand les portes de notre pays à une véritable immigration de peuplement ».
Le Maire de Béziers détourne les informations
Mais le problème, c’est que Robert Ménard détourne les informations. Il ne s’agit pas d’un nouveau CADA. Mais simplement de l’agrandissement de celui de la Cimade qui accueillera seulement 40 personnes en plus. Un chiffre qui n’est pas dévoilé dans le communiqué de la mairie. Cela ferait donc 170 demandeurs d’asile à Béziers. Au passage, le recensement de la ville atteignait 74 811 habitants selon l’Insee. Au total, cela représente 0,23% de la population. On a déjà fait mieux comme invasion, non ?
De plus, l’arrivée supplémentaire de ces migrants ne relève pas du démantèlement de la Jungle. Dans un article de Midi Libre, le sous-préfet de l’Hérault, Christian Pouget, explique que « l’État ouvre les places et le porteur de projet se charge de chercher un immeuble ou de l’habitat diffus ». Cela signifie que l’Etat n’est pas celui qui décide. Ce n’est donc pas un coup de poignard de François Hollande et de son gouvernement. Mais simplement une mesure équilibrée adaptée aux grandes villes de France. Et si certains défendent encore Robert Ménard, d’autres sur les réseau sociaux n’ont pas attendu pour railler une nouvelle fois le maire.
[Freelance] Projet d’affiche rejeté pour @Agglo_Beziers pic.twitter.com/qWC2E58uQq
— Adrien Havet (@adhavet) 11 octobre 2016
Il ne s'agit que d'une immense malentendu à #Beziers, la vraie affiche de @RobertMenardFR est….#migrants pic.twitter.com/L4RSDBvW7B
— Alejandro (@Alej_Pal) 11 octobre 2016
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