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Primaire socialiste: ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours

Primaire socialiste: ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours

Benoît Hamon et Manuel Valls ont fait le point sur leurs différences lors du débat de l’entre-deux-tours de la primaire, mercredi soir.

Revenu universel, environnement, laïcité… Mercredi soir, Benoît Hamon et Manuel Valls ont abordé beaucoup des sujets qui les divisent dans cette primaire de la gauche. L’occasion de faire le point sur les différentes gauches qui cohabitent au Parti Socialiste.

Deux gauches fondamentalement différentes

Dès les présentations, on comprend que le débat est placé sous le signe de la philosophie de la gauche. Benoît Hamon présente sa France « désirable ». Quant à Manuel Valls tergiverse sur l’unité de la gauche.

Pourtant, l’ancien Premier ministre est responsable du lancement des hostilités. C’est lui qui a imposé le sujet du revenu universel en début de débat. Benoît Hamon a donc dû défendre bec et ongles sa mesure phare.

Il en profite aussi pour dévier la conversation sur la révolution numérique. Mais pour Manuel Valls, la révolution numérique n’est pas « une bonne nouvelle ». Mieux vaut se concentrer sur la formation des actifs durant toute leur carrière.

Ce qui incite Benoît Hamon à rappeler son autre projet phare : les 32 heures. Mais lorsque Gilles Bouleau lui demande : « 32 heures payées 32 ou payées 35 ? » Benoît Hamon dévie.

Il préfère philosopher sur la nouvelle France qui doit travailler moins pour créer de l’embauche. Au final c’est au détour d’une petite phrase que l’on comprend sa véritable intention.

« Mon but ce n’est pas de réduire le pouvoir d’achat des Français. » Sous-entendu, pas de baisse de salaire. On s’oriente donc bien vers 32 heures payées 35. De son côté, Manuel Valls propose plutôt de défiscaliser les heures supplémentaires. Une opposition mineure entre les deux candidats de cette primaire.

Sur la laïcité et le terrorisme, des divergens irréconciliables

En effet, c’est au volet laïcité, que les choses se corsent. Dans le vif du débat Manuel Valls rappelle qu’il faut être intraitable avec le salafisme, l’islamisme radical et tutti quanti. Benoît Hamon, lui, se voit plutôt comme un laïc extrémiste.

Et c’est là que la confrontation entre les deux gauches débute vraiment. D’un côté, l’ancien Premier ministre se montre ferme contre le port du voile. Il voudrait interdire purement et simplement les signes religieux dans l’espace public.

Benoît Hamon prône une forme de liberté totale dans la pratique religieuse. Selon lui, certaines femmes choisissent librement de porter le voile et elle devrait en avoir le droit au nom de la loi. Il va même jusqu’à citer François Hollande : « la laïcité c’est de vivre ensemble ».

Ce sujet, et celui de la sécurité intérieure et extérieure, sont les principaux points sur lesquels les deux candidats sont en désaccord. Par exemple, sur l’état d’urgence, Benoît Hamon assume de ne pas avoir voté pour. Ni pour la déchéance de nationalité. Une position que Manuel Valls semble avoir du mal à comprendre.

D’ailleurs pendant plusieurs minutes il semble presque monopoliser la parole. Au grand dam des journalistes qui aimeraient changer de sujet.

Lors de la carte blanche, là aussi, on comprend que les deux candidats ont des visions de la société très différente. Comme le fait remarquer un internaute, Benoît Hamon est le seul à promouvoir la culture des deux primaires. Il propose notamment de la rendre accessible à tous.

Quant à Manuel Valls il en profite pour se rapprocher de l’Afrique. Il propose un Erasmus avec l’Afrique pour inciter les jeunes à profiter des rapprochements historiques avec le continent.

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