Actualités
Partager sur

Présidentielle 2017: que retenir du premier débat présidentiel ?

Présidentielle 2017: que retenir du premier débat présidentiel ?

Plus de trois heures de débat pour les cinq candidats à la présidentielle invités par TF1 lundi soir. Bilan d’une soirée de punchlines bien lancées.

Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon… Tous les cinq étaient invités sur TF1 lundi soir pour le premier grand débat de la présidentielle.

Et dès le début, le ton est donné. C’est François Fillon qui prend la parole en premier. Et ses premiers mots vont directement aux petits candidats, snobés par la chaîne de télévision. Suivi très vite par ses quatre adversaires, François Fillon a voulu se poser comme garant de la démocratie.

Chacun égrène ses positions sur la France

La démocratie. Et la République, il en est question d’emblée dans le tour de présentation des candidats. Pendant dix minutes, ils égrènent chacun leur tour leurs slogans de campagne, revisités. Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’incarner un renouveau. Quand Jean-Luc Mélenchon veut « redéfinir la totalité des règles ». Marine Le Pen assène son souverainisme face à la puissance européenne. Et Benoît Hamon revient sur sa vision d’une France désirable.

On ne s’attardera pas beaucoup sur les programmes. Aucune annonce coup de poing ne sera faite pendant les trois heures et demie que dure le débat. En effet, leurs programmes, les candidats les ont déjà tous présentés. Ce débat permet seulement de confronter les idées des uns et des autres.

Par exemple, Emmanuel Macron s’illustre avec cette rengaine « je rejoins tout à fait »… A la fin de la phrase, on peut plus ou moins citer toutes les personnes autour de cette agora présidentielle. Le candidat d’En Marche! peu habitué de ce genre d’exercice prouve donc qu’il présente un projet aussi bien de droite, comme de gauche. Ce qui lui sera d’ailleurs reproché par François Fillon qui y voit sans doute une forme d’opportunisme.

Les attaques commencent très tôt

Ce qu’on peut également retenir de la prestation d’Emmanuel Macron c’est cette phrase. « Ah je crois que c’est pour moi. » Très vite, l’ancien ministre de l’Economie apparaît comme la cible préférée des autres candidats.

A plusieurs reprises, dans leurs discours ils lui auront lancé quelques piques bien senties. La plupart s’attaquant à son passé de banquier chez Rothschild. Ce qui lui est donc reproché c’est bien évidemment de travailler pour les forces du capitalisme.

Et chaque fois qu’il entend la critique, il n’hésite pas à couper la parole pour tenter de se défendre. Empêchant même pendant près d’une minute, Marine Le Pen de reprendre le fil de son discours.

François Fillon, lui s’est surtout montré très patient. La plupart du temps, il écoute sans rien dire ses adversaires se déchirer sur tel ou tel point de leurs programmes. Et même si on se doute qu’il penche plus d’un côté que de l’autre, il ne prend la parole que pour réclamer le temps de parole qui lui est dû.

Ce calme peut laisser apparaître une volonté de se présidentialiser. En effet, face aux batailles de coqs de ses adversaires, François Fillon se place très nettement au-dessus du débat.

Ce qui n’est donc pas le cas de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les trois débatteurs ont montré leurs talents d’opposants politiques. Benoît Hamon, d’abord, en s’engageant pendant plusieurs minutes dans un bras de fer avec Emmanuel Macron. Ce qui tirera Jean-Luc Mélenchon de sa rêverie avec cette phrase : « il faut laisser le Parti Socialiste débattre ».

Et les clans se forment

Mais lui-même s’est plusieurs fois pris le bec avec Marine Le Pen. Du moins, sur les sujets sur lesquels les deux candidats étaient en désaccord. En effet, à plusieurs reprises, le candidat de la France Insoumise n’ose pas même s’engager dans le débat. Quand Marine Le Pen est attaquée sur sa sortie de l’Union européenne par exemple. Jean-Luc Mélenchon partage ses positions mais laisse les trois autres candidats s’acharner sur la présidente du Front National.

Au final, c’est souvent le silence qui aura permis de voir quelles sont les positions de chacun. Comme sur la question de la moralité dans la République. François Fillon revient sur sa proposition de code de conduite pour son gouvernement.

Mais quand les autres candidats soulignent, tous plus ou moins subtilement, son manque de moralité justement, il ne réplique pas. D’ailleurs, aucun ne prend même la parole quand Jean-Luc Mélenchon fustige ses adversaires pour leur rappeler qu’ils sont tous pris dans des affaires.

Sujet de discorde par excellence

Enfin, dernier gros sujet abordé au cours de ce long débat : la laïcité. Les candidats ont tous leurs positions. Benoît Hamon défendant une laïcité totale qui laisse le libre choix à tout le monde de pratiquer et se vêtir comme il le souhaite.

Marine Le Pen se retranche systématiquement derrière la menace islamiste. Et Jean-Luc Mélenchon rappelle que la majorité des Français ne pratique aucune religion. Et une part importante parmi ceux-ci est carrément athée.

Ce débat aura donc été très mouvementé du début à la fin. Ce qui permet sans doute de faire passer plus vite les trois heures et demie qu’il a duré.

Afficher +