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Présidentielle 2017: François Fillon “je suis candidat à la présidentielle”

Présidentielle 2017: François Fillon “je suis candidat à la présidentielle”

François Fillon s’explique ce lundi sur l’affaire des emplois fictifs dont son épouse est accusée lors d’une conférence de presse.

200 journalistes ont réclamé une accréditation pour cet événement qui n’a sans doute pas d’égal dans la vie politique française. François Fillon répond ce lundi aux questions des journalistes à l’occasion d’une géante conférence de presse.

Fillon joue le mea culpa

François Fillon doit répondre aux accusations d’emplois fictifs qui pèsent sur lui, sa femme et ses enfants. Le candidat à la présidentielle met enfin en lumière les zones d’ombres de cette affaire.

Enfin presque. Pendant une vingtaine de minutes, François Fillon se livre au même exercice qu’il a effectué sur TF1 lorsque l’affaire est sortie au grand jour. Il démonte un à un les arguments et les accusations que l’on a entendus dans la presse ces deux dernières semaines.

Par exemple, oui sa femme a bien été rémunérée en tant que collaboratrice parlementaire. Mais parce qu’elle a trié son courrier, organisé son agenda et même assister à des événements à sa place.

Donc oui, Pénélope Fillon a bel et bien travaillé pour son mari. Elle a mérité son salaire. Les enfants aussi d’ailleurs. Charles et Marie qui ont aidé leur papa à rédiger un livre ou encore à mener campagne pour Nicolas Sarkozy méritaient leurs 3 000 euros par mois.

Quant à Pénélope, ce n’est pas près d’un millions d’euros qu’elle a touché. C’est 3 677 euros net par mois pendant 15 ans… Nuance. D’ailleurs, François Fillon le dit, il ne comprend pas pourquoi un tel procès lui ait intenté.

Mais sa défense n’est pas convaincante

Comme le disent les commentateurs, François Fillon est droit dans ses bottes. En réalité, il insiste beaucoup sur le mot légalité. Mais lui-même ne semble pas convaincu par ce qu’il dit.

Certes, aux yeux de la loi il se dit intouchable. Mais c’est peut-être parce qu’il ne réalise pas réellement quel est son tort. En effet, à plusieurs reprises il affirme qu’il est pointé du doigt pour des « pratiques anciennes ».

Il promet ainsi d’y mettre un terme s’il est élu président. Mais il est clair dans son discours que pour lui de tels actes sont justifiés, malgré la désapprobation de l’opinion publique.

Et s’il se permet de faire encore des promesses de campagne, c’est parce qu’il ne renonce finalement pas à la présidentielle. En effet, il est le « seul candidat » qui peut porter la parole de la droite. Le seul qui peut lutter contre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. François Fillon va même jusqu’à critiquer le programme de ses adversaires. Et ainsi tenter de faire dévier le débat.

Mais c’est sans compter sur les journalistes qui veulent absolument plus de détails. Notamment concernant ses déclarations précédentes.

Il a dit notamment que sa femme a pu dire qu’elle n’était pas assistante, parce qu’elle ne se considère pas comme telle. Plus tard, il joue une nouvelle fois sur les mots en mettant en opposition assistante et collaboratrice.

Cela lui permet de redéfinir ce qu’est selon lui le travail parlementaire. Comprenez que si Pénélope a répondu au téléphone elle est collaboratrice. Pas besoin de travailler sur un texte de loi pour cela. C’est le même raisonnement avec ses enfants. Ils n’ont pas travaillé pour Nicolas Sarkozy mais pour François Fillon qui travaillait pour Nicolas Sarkozy.

Pour faire bonne mesure, il attaque les journalistes

Enfin, bref, pendant les 45 minutes de la conférence de presse, François Fillon se joue des règles sémantiques. Il glisse entre les accusations des journalistes. Il va même jusqu’à attaquer Mediapart directement.

Quand une de leurs journalistes lui pose une question il précise : « Moi au moins je n’ai jamais fait l’objet d’un redressement fiscal ». C’est là qu’on comprend que François Fillon n’a vraiment pas l’intention de renoncer à se présenter à la présidentielle. Parce qu’entre son discours et les questions des journalistes il semble avoir reprise du poil de la bête.

Il attque également le travail des journalistes qui ont travaillé sur le dossier depuis deux semaines. Notamment le reportage d’Envoyé Spécial qui reprenait des extraits d’une interview de Pénélope Fillon de 2007.

François Fillon s’indigne et va jusqu’à rappeler que la journalistes anglaise a appelé Pénélope Fillon pour s’excuser des conséquences de cette séquence.

Pourtant, la journaliste a témoigné dans le reportage d’envoyé Spécial. En introduction elle se souvenait avoir été sollicitée directement par des proches de Pénélope Fillon. Quelque chose d’assez rare.

Lorsqu’il se présente sur scène, il semble déconfit, fatigué presque triste et les yeux légèrement larmoyants. Mais il suffit que les journalistes s’acharnent contre lui pour qu’il se réveille. Au bord de l’explosion, il est impatient d’en finir avec ce jeu de dupe.

Il met d’ailleurs un terme très rapidement à la séance de questions des journalistes. Prétextant une réunion d’urgence il s’éclipse, laissant les journalistes pantois. Avec pas beaucoup plus d’informations que celles que l’on a depuis quelques jours.

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