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Présidentielle 2017: les affaires ont-elles vraiment plombé la campagne de Fillon ?

Présidentielle 2017: les affaires ont-elle vraiment plombé la campagne de Fillon ?

François Fillon n’est donc pas au second tour de cette présidentielle 2017. La faute aux affaires à l’en croire. Mais est-ce la seule raison ?

François Fillon a pris une sacrée douche froide dimanche soir, au moment où les visages d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affichés sur son écran. Pourtant, la défaite était à prévoir. Depuis plusieurs semaines, le candidat de la droite a été incapable de réunir sa famille politique et les Français autour de sa candidature.

Une stratégie qui s’est avérée infructueuse

C’est la faute des affaires. Cette excuse, on l’a beaucoup retrouvée dans la bouche des supporters de François Fillon dimanche soir. Des militants ont même été filmé insultant la presse face à leur écran de télévision.

Pourtant, la défaite de François Fillon, ce n’est pas que les affaires. En effet, dès le lendemain de la primaire, François Fillon s’attèle à une tâche quasiment impossible : rassembler une droite divisée.

Ces derniers temps, on a beaucoup entendu les socialistes critiquer la stratégie de Benoît Hamon. Le candidat désigné par la primaire de son parti pour le représenter à la présidentielle 2017. En effet, certains cadres du parti regrettent que le candidat n’ait pas cherché à les impliquer davantage dans sa campagne. Rassemblant ainsi plusieurs courants. Au lieu de cela, il ne s’est entouré que de ses proches.

François Fillon a fait la même chose. Fort du soutien populaire qui lui est exprimé en novembre dernier, il ne voit peut-être pas l’intérêt de rallier la droite. Pourtant, c’est vite oublier qu’au-delà du noyau dur de la droite, celui qui a voté pour lui, il y a tous ceux qui se retrouvaient dans le discours d’Alain Juppé. Et qui, comme leur idole, souhaitent à demi-mots rejoindre les électeurs d’Emmanuel Macron.

Le programme de François Fillon lui a fait barrage bien avant les affaires

En effet, François Fillon c’est une droite ultra-libérale, catholique pratiquante. Une droite à l’opposé de celle d’Alain Juppé qui s’était imposé comme le candidat de la jeunesse et de la modernité.

Et si François Fillon avait échoué à convaincre cette jeunesse, bien avant les affaires ? Et s’il avait obtenu le même score qu’au premier tour de la présidentielle 2017 même sans les affaires ? Ou bien encore, François Fillon se serait-il retirer, Les Républicains auraient-ils pu atteindre le second tour ?

Cette semaine, certains regrettent même les choix de François Fillon. Comme celui de maintenir sa candidature.

Jean-François Copé : « Cela ne s’est pas fait pour un tas de petitesses. »

George Fenech a témoigné de « son immense amertume de n’avoir pu convaincre les Républicains de retirer leur confiance à un candidat empêché par une procédure judiciaire en cours. »

La défaite d’un homme

La faute incomberait donc directement au candidat qui n’a pas su unir, ni se retirer. C’est une hypothèse qu’il faut envisager. Et que certains ténors de la droite n’hésitent pas à évoquer au lendemain de ce premier tour. Dès lundi, Les Républicains se réunissent pour un bureau politique aux multiples enjeux. Le premier, bien évidemment, est de déterminer pour qui voter au second tour.

Certains prônent l’abstention quand d’autres, comme François Fillon, veulent absolument barrer la route à Marine Le Pen. Mais l’autre enjeu de ce bureau politique, c’est l’avenir du parti.

François Fillon a d’ores et déjà annoncé qu’il ne prendrait pas part à la campagne des législatives. Et en effet, s’il s’accroche comme il l’a fait pendant la présidentielle 2017, il pourrait une nouvelle fois plomber les chances de la droite de s’imposer à l’Assemblée nationale.

Eric Woerth, sur Europe 1, l’a très bien résumé :

« Ce n’est pas la droite qui a perdu, c’est Fillon. »

Les Républicains, pas prêts à accepter cette vérité

D’autres élus Les Républicains font l’autruche. D’ailleurs, hors de question pour le bureau politique de déjà penser aux législatives. Et encore moins de remettre en cause la campagne présidentielle 2017 désastreuse de François Fillon. Pour le moment, leur priorité, c’est le second tour de cette élection.

Même s’ils n’y sont pas représentés, ils veulent mobiliser leurs militants pour faire barrage à Marine Le Pen. A la sortie de la réunion, ils adoptent donc le même discours que François Fillon. C’est la faute des affaires.

Appuyé par les chiffres des sondages. En effet, jusqu’aux première révélation du Canard Enchaîné c’est bien François Fillon qui est donné au second tour face à Marine Le Pen.

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