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Marine Le Pen ne gagnera pas les présidentielles 2017… Mais elle prendra le pouvoir

Marine Le Pen ne gagnera pas les présidentielles 2017… Mais elle prendra le pouvoir

Marine Le Pen n'aurait aucune raison de prendre les commandes de l'Elysée dès 2017. Certes présidente, mais seule face à une classe politique trop présente, elle s'y casserait les dents. Son objectif serait donc les législatives de 2017…

Et si le vrai but de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2017, était d’être sortie au second tour ? Son intention de conquérir le pouvoir n’est pas un secret. Et en perdant les élections, la présidente du Front National arriverait à sortir victorieuse d’une défaite. Ok, c’est difficile à imaginer !

Alors pour comprendre, revenons aux élections régionales de décembre 2015. Le premier tour avait montré des entités fortes de l’extrême droite au cœur de certaines régions (Nord-pas-de-Calais-Picardie, Alsace-Lorraine, Bourgogne, Centre, PACA et Languedoc Roussillon). De bons scores qui ne se sont pas reportés sur le second tour où le FN n’a obtenu la présidence d’aucune région… Mais ce n’est que le premier chapitre de l’ambition politique de Marine Le Pen. Etape 1, passer par la victimisation et se constituer seule face à tous en dénonçant les alliances entre le Parti Socialiste et Les Républicains…

Victimisation et immobilisme, les arguments phares de Marine Le Pen

Tous les mêmes, voilà le discours de Marine Le Pen. Malgré tout, la présidente du FN sait qu’elle ne remportera pas la présidentielle. Aucun sondage ne la donne victorieuse et de toute façon, à quoi bon prendre le pouvoir si c’est pour ne rien en faire. N’oublions pas que sans le soutien de l’Assemblée Nationale, un président ne peut pas faire grand chose. Et pour le moment, seul deux députés d’extrême droite siègent au cœur du Palais Bourbon. Du coup, à quoi servirait l’échéance électorale à venir. En se faisant sortir au second tour, Marine Le Pen est certaine de se victimiser à nouveau. Une avancée publicitaire monstrueuse en vue des élections législatives qui arrivent un mois plus tard…

Un contexte électoral favorable au niveau local, mais pas national

Six régions, et près de 48 départements n’ont pas hésité à voter FN au premier tour. A raison de quatre circonscriptions par département, le FN pourrait disputer près de 160 sièges au palais Bourbon… Ne fantasmons pas non plus. Cela représente tout de même plus d’un tiers des sièges. L’objectif de Marine Le Pen n’est d’ailleurs pas d’être la force première de l’Assemblée, mais juste un groupe de blocage… Pourquoi ? Car en bloquant toute réforme ou tout texte de loi proposé par le gouvernement, il sera facile de convaincre les Français que rien n’avance. Et même si les députés bloqueurs seront les responsables, ils blâmeront le gouvernement. Autrement dit, ce que Marine Le Pen vise, c’est l’immobilisme.

Bloquer l’Assemblée Nationale pour mieux la dissoudre

Face à une Assemblée Nationale bloquée, que se passe-t-il ? La première solution, est le remaniement ministériel. Généralement peu constructif, un gouvernement n’est efficace qu’en période d’alternance. Un mouvement interne entre personnalités du même parti n’a pas d’intérêt sur l’opinion public. L’alternance ? Cela signifierait ouvrir les portes d’un ministère à l’extrême droite ? Peu crédible… Alors la deuxième solution est encore la plus radicale. La dissolution de l’Assemblée Nationale. Une pratique déjà mise en place en 1962, 1968 (Charles De Gaulle), 1981, 1988 (François Mitterrand) et 1997 (Jacques Chirac).

Asseoir son pouvoir pour obtenir les pleins pouvoirs

Et là, est le danger. Il est de notoriété publique que le Front National profite de l’abstention pour enregistrer ses meilleurs scores. Et depuis 1993, le record de non-votants est en constante augmentation (près de 41% en 2012) pour des législatives. En mélangeant un contexte électoral favorable et un discours calculé à la perfection, Marine Le Pen pourrait placer encore plus de têtes à l’Assemblée Nationale et ainsi faire grandir son influence au sein même des institutions politiques françaises. Autrement dit, oui Marine Le Pen souhaite prendre le pouvoir présidentiel. Mais sa patience pourrait lui permettre d’atteindre le pouvoir suprême !

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