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Daech: les civils irakiens prisonniers témoignent ce qu’ils ont vécu

Daech: les civils irakiens prisonniers témoignent ce qu'ils ont vécu

Les civils irakiens prisonniers de Daech dans la ville de Mossoul retrouvent petit à petit leur liberté. Malgré tout, beaucoup sont encore en danger.

C’était mardi 1er novembre. Les forces spéciales de l’armée irakienne pénétrées pour la première fois en deux ans dans la ville de Mossoul. Cette ville, la deuxième plus grande d’Irak, était aux mains des djihadistes de Daech depuis le mois de juin 2014. Prenant position dans le quartier Gogjali, selon les informations du Monde, les soldats ont opéré une opération de sécurisation de la zone. Au total, 15 000 personnes vivaient dans ce quartier dont 5 000 sont encore prisonniers.

Malgré tout, certains civils ont retrouvé les joies de la liberté après deux ans sous le joug de Daech. Ces prisonniers n’ont pas d’ailleurs pas tardé à témoigner de leurs deux années d’enfer au sain de la ville de Mossoul. Interrogé par le New York Times, un homme de 41 ans explique que les terroristes l’ont obligés à porter la barbe. Un autre confie à l’AFP qu’ « Il n’y avait pas de cigarettes, pas de portables. Ils nous ont obligés à porter la barbe et les pantalons longs ». Pour certains, l’arrivée des forces irakiennes semble comme une libération inespérée.

Fuir est parfois plus dangereux que de rester

Selon l’Organisation internationale pour les Migrations, ils sont plus de 17 900 à avoir fui depuis le début de la bataille de Mossoul. Ces personnes n’ont d’ailleurs pas hésité à quitter leur foyer: « même si c’est une tente, on est mieux que chez nous. On n’entend plus les avions, les bombardements, les obus, les enfants qui crient, qui ont peur et qui pleurent. On était inquiets, on sentait la mort partout », explique Saddam, un ancien habitant de Mossoul à l’AFP.

En effet, les conditions de vies sous Daech étaient atroces, mais ces dernières semaines, cela devenait insupportable. Les prix de la nourriture ont fortement augmenté et ont rendu difficile l’approvisionnement des familles. Amina, raconte au journal britannique The Guardian, « j’ai préparé un abri dans la maison avec un peu de blé seulement pour faire du pain et quelques kilos de riz ». Mais selon elle, la famine guette et certains habitants sont totalement ruinés.

Rationnement de nourriture, crainte des bombardements, certains choisissent l’exil. Mais pour d’autres, c’est impossible. Amina explique être restée à Mossoul par crainte de mourir. En effet, parfois la fuite est aussi dangereuse que de rester sous le joug de Daech. Malgré tout, les habitants de la ville semblent voir leur calvaire disparaître petit à petit.

Une bataille compliquée face aux défenseurs de Daech

Le général Taleb Cheghati al-Kenani, commandant du service du contre-terrorisme irakien (CTS), l’a déclaré: « c’est à présent le début de la véritable libération pour la ville de Mossoul ». L’objectif est clair, libérer Mossoul de l’occupation de l’Etat Islamique. Mais la bataille semble compliquée. En effet, de nombreux civils sont encore retranchés dans la ville et servent de bouclier humain en cas d’attaque.

« Il y a quelques jours, j’étais dans le centre-ville pour acheter un vélo. Daech était en train de fouetter et de pendre quatre personnes pour impressionner », lance un témoin encore sous le choc.

Une jeune femme confie notamment au Guardian que les terroristes « utilisent des mégaphones dans les mosquées et les marchés pour presser les gens à rejoindre le jihad et défendre leur ville ». D’autres confirment que des techniques de guérilla urbaine sont employés afin de préparer la défense de la ville. Des tunnels auraient été creusés dans le coeur même de la ville.

Certains ont même décidé de se raser complètement la barbe. Le but ? Se faire passer pour des civils. Un habitant a déclaré à l’AFP que certains membres de Daech « ne ressemblaient plus du tout à ce qu’ils étaient la dernière fois que je les ai croisés ».

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