En Bretagne un petit village est la cible des attaques répétées du FN qui voit d'un mauvais oeil l'accueil des migrants.
Carhaix, est un petit village de Bretagne de 7 500 habitants, paisible et reposant. En octobre 2013, il accueillait, dans le plus grand des secrets, deux familles fuyant Alep en Syrie. Pour le maire du village, Christian Troadec, « ce sont des Carhaisiens qui connaissaient ces personnes dans le cadre de relations professionnelles nous avaient parlé d’elles et de leur situation ». Dans Libération, l’ancien Bonnets Rouges explique qu’à l’époque, « avec le curé de la paroisse et des associations caritatives, nous avions mis les moyens nécessaires à leur accueil ». Pour lui, l’accueil des migrants ne doit pas être une polémique ou un débat, il doit avoir lieu point final: « quand on accueille, on accueille dans de bonnes conditions. Il est essentiel que ces gens puissent se reconstruire et avoir un avenir ».
Le FN Bretagne s’attaque au maire
Pour lui et son village, c’est une obligation: « à Carhaix, c’est une tradition d’accueillir des gens qui fuient les conflits. Mais nous le faisons avec discrétion, car l’idée n’est pas d’en tirer profit sur le plan politique. Pendant la guerre d’Espagne, des républicains espagnols s’étaient installés ici. Leurs descendants y vivent toujours ». Si bien que la polémique lancée par le Front National l’a purement et simplement agacée. En effet, le candidat frontiste au régionale, Gilles Pennelle, a annoncé dans un discours son intention de « dénoncer publiquement aux populations tous les maires qui accueilleraient des réfugiés ». Il a d’ailleurs pointé du doigt le maire de Carhaix, « Troadec, qui prétend défendre l’identité bretonne, se dit fier d’accueillir des étrangers dans sa commune. Son masque tombe. C’est le candidat de l’immigration en centre-Bretagne ».
Une réponse hilarante du maire incriminé
Une accusation qui n’a pas plu à Christian Troadec, qui lui a répondu ironiquement dans les colonnes de Libération: « personne n’oserait penser qu’au FN il y ait, surtout chez les plus anciens militants, des spécialistes de la dénonciation ». Il a ensuite écrit un communiqué expliquant que « pour éviter de dénoncer publiquement la Ville de Carhaix qui accueille depuis plus deux ans maintenant des réfugiés syriens qui ont fui la guerre et sans avoir à nous torturer l’esprit, nous prenons les devants et nous avouons que oui, nous sommes humanistes et que nous portons secours aux plus faibles, tout particulièrement à l’étranger qui fuit la guerre et qui cherche refuge. Nous en sommes fiers ». Un beau message et une réponse intelligente de la part d’un maire de commune qui précise que les enfants syriens accueillis deux ans plus tôt, se sont parfaitement intégrés à la vie bretonne.