Dans une interview exclusive accordée à nos confrères du Monde, le premier Ministre, Manuel Valls a expliqué pourquoi il souhaite interdire provisoirement les financements étrangers de mosquées en France
Après les multiples et graves attentats en France, le premier Ministre, Manuel Valls a répondu aux questions de nos confrères du quotidien Le Monde, dans le cadre d’une interview exclusive. Les citations du Premier ministre ont été publiées par Le Monde, et reprise par plusieurs de nos confrères. Retranscription.
Manuel Valls veut « inventer une nouvelle relation » avec l’Islam
Au cours de l’interview exclusive avec Le Monde, le premier Ministre a expliqué qu’il est désormais nécessaire d’arrêter de foncer dans le mur. Il souhaite arrêter certains processus pour éviter l’aggravation de certaines situations.
Par exemple, il s’est dit favorable à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées en France. Le but est de stopper ce processus et d’avancer sur un projet de plus grande envergure : Manuel Valls souhaite « inventer une nouvelle relation » avec l’islam de France, et « que les imams soient formés en France et pas ailleurs ». Le but étant d’éviter l’islam radical venu de pays étrangers jugés trop radicaux religieusement parlant.
Manuel Valls reconnaît les erreurs qui ont été commises
L’actualité veut que des questions aient été posées sur l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Notamment sur la décision de la justice antiterroriste dans l’affaire Adel Kermiche (un des deux auteurs qui ont égorgé le prêtre Jacques Hamel), dans cette affaire, la justice avait abouti à une remise en liberté du jeune homme avec une assignation à résidence sous bracelet électronique avec des heures de sorties.
Manuel Valls a estimé honnêtement que dans ce cas, il s’agissait d’un « échec, il faut le reconnaître ». Cet échec amène le premier Ministre a parler en conséquences : « Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes ».
Manuel Valls a ajouté qu’il ne fallait pas pour autant rendre les juges responsables des actes terroristes commis par des personnes relâchées après décision de justice. Concrenant les terroristes, Manuel Valls a donné son avis: « La plus belle réponse vis-à-vis des terroristes, c’est que des millions de musulmans dans notre pays jouent loyalement le jeu démocratique et adhèrent à nos valeurs républicaines. (…) En égorgeant le père Hamel, les terroristes ont comme objectif une guerre de religion. Notre réponse doit être le refus de la haine et beaucoup plus de civilisation ».
Le premier Ministre estime que Nicolas Sarkozy « perd ses nerfs »
Manuel Valls a insisté clairement que le comportement accusatoire de l’ancien chef d’état doit « cesser », notamment concernant ses fausses accusations « nauséabondes » sur un soi-disant « mensonge d’état ».
Le premier Ministre est allé plus loin en rétorquant à nos confrères du Monde, que « sur la sécurité, nous n’avons pas de leçons à recevoir. (…) Le président de la République, François Hollande, a engagé nos forces armées au Sahel et en Syrie, nous avons fait adopter cinq lois pour renforcer nos dispositifs de lutte contre le terrorisme, nous avons créé la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ainsi que 9 000 postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie, alors que la droite en avait supprimé 13 000 et qu’elle avait affaibli nos services de renseignements ».
Il a virulemment ajouté « Nous avons empêché 16 attentats en trois ans. Depuis le 14 novembre 2015, il y a eu 3 609 perquisitions administratives, dont 15 depuis la dernière prorogation de l’état d’urgence. Nous avons expulsé 80 imams ou prêcheurs de haine, nous avons bloqué 71 sites djihadistes, déréférencé 256 sites djihadistes et effectué plus de 800 frappes aériennes depuis septembre 2014 en Syrie. Il faut poursuivre, avec constance ».
Manuel Valls ne veut pas tomber dans l’immoralité, et bafouer les Droits de l’Homme
Manuel Valls a dit que des efforts doivent êtres fais, et des mesures doivent être prises. Mais cependant, il est important que le gouvernement ne s’abaisse pas au niveau inhumain de celui de l’Etat Islamique. « Tout ce qui renforce notre efficacité mérite d’être retenu, mais il y a une ligne infranchissable : l’État de droit. À ce titre, l’enfermement d’individus dans des centres sur la base du seul soupçon est moralement et juridiquement inacceptable. Il ne serait d’ailleurs pas efficace. Mon gouvernement ne sera pas celui qui créera des Guantánamo à la française » a-t-il rétorqué.
Le Premier Ministre, Manuel Valls a également ajouté qu’il est important de faire face à cet ennemi qu’est Daech. « Nous devons, d’abord, écraser cet ennemi à l’extérieur, d’où notre engagement en Irak et en Syrie » a-t-il mentionné au Monde. Il a ajouté que ce conflit sera une guerre longue et c’est pourquoi il invite les Français à « rejeter les solutions démagogiques qui font croire que nous pouvons en terminer en quelques mois », mais de s’unir dans la durée, et de faire face ensemble à un ennemi commun qui menace nos principes, nos valeurs, notre mode de vie, notre Histoire, notre Culture…
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