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Loi Travail : une rescapée d’Oradour sur Glade refuse d’être décorée par Valls

Loi Travail : une rescapée d'Ouradour sur Glade refuse d'être décorée par Valls

L'une des dernières rescapées du massacre d'Oradour sur Glade refuse d'être décorée par Manuel Valls en soutient aux opposants de la loi Travail.

À 91 ans, elle est l’une des dernières rescapées du massacre d’Oradour sur Glane. Le 18 mai dernier, Camille Senon a reçu un courrier de Matignon l’informant qu’elle allait être nommée commandeur de l’ordre national du mérite. Mais « pas question d’accepter une décoration venant d’un gouvernement qui ne respecte pas les salariés » pour cette ex syndicaliste de la CGT. Malgré son âge, la nonagénaire garde un caractère bien trempée. Elle suit l’actualité tous les jour et soutient fermement les opposants à la loi Travail.

Militante, elle s’oppose à la loi Travail

Moins de 48 heures après avoir reçu l’offre de Manuel Valls, Camille Senon a adressé un courrier à Manuel Valls. « Dans le contexte actuel il m’est impossible d’accepter de votre part cette distinction […] alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d’imposer par le 49.3 ». Selon elle, accepter une telle distinction aujourd’hui reviendrait à « renier toute ma vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix ». Contactée dimanche l’intéressée a tenu à s’expliquer : « Quand j’ai reçu cette proposition le 17 mai, il m’a paru évident que dans ce contexte où des gens luttent pour faire respecter leurs droits et où mes camarades syndicalistes d’Air France sont traduits devant les tribunaux il était tout simplement inacceptable pour moi de recevoir cette distinction sur proposition de Monsieur Manuel Valls ». Elle a également déploré « un hasard du calendrier qui tombe particulièrement mal ».

Elle perpétue la mémoire du massacre d’Oradour

Celle qui s’est déjà vu remettre la Légion d’honneur a perdu toute sa famille dans le massacre d’Oradour par le détachement de la Waffen-SS Das Reich le 10 juin 1944. Infatigable militante syndicaliste et féministe elle témoigne de son histoire auprès des jeunes depuis des décennies. « Le massacre d’Oradour sur Glane je vis avec depuis 72 ans », raconte-t-elle. Elle tient à perpétuer la mémoire des 642 personnes qui ont trouvé la morts dans ce village de la Haute Vienne. Camille Senon était dans le tramway la ramenant de Limoges à Oradour sur Glane avec une vingtaine d’autres passagers lorsqu’elle a vue les flammes dans le village. « Tout ce que j’ai fait depuis c’est pour le devoir de mémoire, ce n’est pas pour des décorations », conclut aujourd’hui la rescapée.

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