Les Etats-Unis auraient réalisé des fausses vidéos d'Al-Qaida dans le but de retrouver des personnes affiliées au groupe terroriste.
La somme est folle. Un demi-milliard de dollars aurait été dépensé par le Pentagone pour réaliser des fausses vidéos d’Al-Qaida. C’est ce que les enquêteurs du Bureau of Investigative Journalism (BIJ), une ONG basée à Londres spécialisée dans la réalisation d’enquêtes journalistiques, a dévoilé. Tout commence lorsque l’agence de relations publiques Bell Pottinger, aurait signé un contrat d’exclusivité avec le Pentagone.
Cette agence est connue pour travailler habituellement avec des clients douteux comme la Syrie, la Biélorussie ou le Sri Lanka. Le contrat, signé en pleine guerre d’Irak, indiquait que Washington verserait 120 millions de dollars par an pour permettre la production de contenus classés « top secret ». Mais un ancien salarié de la boîte, Martin Wells, a tout révélé à l’ONG. Une information reprise quelques heures plus tard par The Daily Beast et le Sunday Times. En France l’information a été relayée par France 24.
Des fausses vidéos de propagande d’Al-Qaida
Mais quelles étaient ces vidéos ? La première partie concernait des clips prônant la lutte contre Al-Qaida. Jusque là, rien d’anormal. Mais l’employé explique que son ancienne agence avait pour mission de montait des faux reportages. Ces derniers étaient ensuite envoyés aux les chaînes locales et continentales. Ils étaient volontairement de basses qualité. Pourquoi ? Car ces faus reportages devaient passer pour des « productions de télévisions arabes ».
Mais ce n’est pas tout. L’agence devait aussi fournir un autre contenu vidéo. En effet, celle-ci avait comme objectif de fabriquer de toute pièce des fausses vidéos de propagande qui portaient la signature d’Al-Qaida. Selon l’ancien employé, ces vidéos avaient pour but de piéger les internautes trop curieux sur la tenue des actualités se liant avec le groupe terroriste.
Une manipulation qui a permis de retrouver des sympathisants d’Al-Qaida
Pour résumer, les fausses vidéos d’Al-Qaida avait pour but de servir d’appâts numériques. Les internautes visionnant la vidéo se faisait automatiquement géolocaliser par Washington grâce à un système d’encodage spécifique. Cela permettait de retrouver l’adresse IP de l’ordinateur. Les vidéos étaient en fait oubliées volontairement par les armées américaines lors des perquisitions ou d’actions sur le sol irakien. Une fois retrouvées, les vidéos étaient téléchargées. Le Pentagone a pu ainsi retrouver les traces de plusieurs personnes liées à Al-Qaida en Iran, en Syrie et même aux Etats-Unis.
Le Pentagone n’a d’ailleurs pas nié avoir utilisé l’agence Bell Pottinger. L’ancien patron de l’agence, Tim Bell, a lui aussi affirmé qu’il avait été embauché par Washington et avait signé un contrat en relation avec des opérations militaires. Il avance aussi que son contrat, « protégé par plusieurs clauses de confidentialité », était connu par la CIA et le Conseil national de sécurité.