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Violences conjugales: une victime témoigne de la douleur de son expérience dans un livre

Violences conjugales: une victime témoigne de la douleur de son expérience dans un livre

Si elles sont souvent mises sous scellé, les violences faites aux femmes sont de plus en plus fréquentes. Des instants terribles qui détruisent une vie.

Aujourd’hui, elle se dit qu’elle aurait pu mourir. Mais c’est avec le dos courbé, et des cicatrices que Morgane Seliman est devenue une femme déterminée. A 32 ans, après 6 ans de vie commune avec un homme, celle-ci se relève de quatre années de violences conjugales et d’humiliation. Pendant quatre ans, l’homme avec lequel elle partage sa vie l’a battue, humiliée, frappée et lui a fait subir un nombre de sévices inimaginables. Pour raconter son histoire, la jeune femme a décidé de confier son témoignage dans un livre intitulé « Il m’a volé ma vie ». « Je voulais raconter ce que je vivais, mais je ne savais pas où cacher les feuilles de papier. Il fouillait tout », explique t’elle dans les colonnes de Metronews. Son livre, c’est avant tout un témoignage à l’encontre d’autres victimes.

Un cas beaucoup trop généralisé

« Quand je me suis enfin séparée de mon compagnon, trois femmes sont venues me dire qu’elles avaient vécu la même chose. Trois femmes, sur les 800 habitants de ce village de région parisienne, c’est énorme ! », déclare Morgane. Aujourd’hui, le nombre de femmes victimes de violences humaines est considérable et beaucoup trop soumis à une forme d’omerta. Des violences physiques qui se retrouvent parfois psychologiques. A Metronews la jeune femme raconte qu’un soir, alors qu’elle couchait son fils, l’homme est venu lui dire: « Dans deux heures, je te défonce ». Colères, coups et injures, la jeune femme a été une esclave. Elle est même encore surprise d’être en vie. Pourtant, dons son livre, la jeune femme confesse qu’elle ne dit pas tout. Soit pour des questions d’intimité, ou de souffrance, mais ce qu’elle recherche dans ce geste c’est : « J’ai peur de sa réaction à la sortie du livre, mais je veux quand même dire aux femmes battues que ça vaut le coup de se libérer. Oui, il y a des étapes difficiles pour s’en sortir, mais moi, quand je rentre chez moi le soir, je sais que je ne vais plus me faire défoncer », raconte t’elle à Metronews.

Les violences faites aux femmes sont difficile à chiffrer

En 2010, les violences faites aux femmes ont été instituées grande cause nationale. Et même si les sanctions judiciaires sont de plus en plus lourdes, les dénonciations et le peu de plaintes déposées sont un frein à lutte contre cette violence. L’enquête ENVEFF (Enquête nationale sur les violences faites aux femmes) qui ne date que de 2000, révèle que 10% des femmes ont été victimes de violences conjugales. Sur ces violences, deux femmes sur trois en ont parlé pour la première fois lors de l’enquête. Généralement ce sont les femmes les plus jeunes (20-24 ans) qui les subissent davantage. 4,3% de ces violences sont verbales, 37% sont des violences psychologiques, 2,5% des violences physiques, 0,9% sont des violences d’ordre sexuelles.

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