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Affaire d'Outreau : "L'autre vérité", un documentaire choc accusé d'être "révisionniste"

Un documentaire choc sur l’affaire d’Outreau, qui a été un véritable séisme judiciaire, fait déjà polémique

Si l’affaire d’Outreau a marqué les esprits, le documentaire qui lui est consacré risque lui aussi de susciter de nombreuses réactions. Projeté en avant-première à la Maison du Barreau à Paris, le film a provoqué soit l’indignation soit des applaudissements chaleureux, mais n’a laissé personne indifférent. Présenté comme le film qu’aucune télé n’a voulu diffuser, ce documentaire accusé d’être uniquement à charge, est qualifié de révisionniste par certains. Il pose surtout une question essentielle : comment peut-il y avoir autant d’acquittés si tant d’enfants ont été reconnus victimes ?

Douze enfants violés au coeur du documentaire

Pendant près de trois ans, le réalisateur et journaliste Serge Garde a enquêté lui-même en se mettant du côté des douze enfants reconnus victimes de viol par la justice en 2005, et éclaircir les nombreuses zones d’ombres qui entourent l’affaire. Le réalisateur a voulu retrouver les enfants victimes maintenant qu’ils sont adultes et leur redonner la parole. Pendant l’enquête, M. Garde a découvert que les Français n’ont pas eu droit, selon lui, à une information loyale. Il estime que deux vérités judiciaires (les acquittements et les victimes de l’autre côté) ont été produites et sont incompatibles. Il dénonce une manipulation à la fois judiciaire et médiatique. On vous a menti, on vous a désinformé, on a caché le fait que douze enfants ont été définitivement reconnus victimes, que c’était un procès déséquilibré car les 17 accusés adultes avaient 19 avocats alors que les 15 enfants n’avaient que 2 avocats, a-t-il déclaré sur RTL.

Une thèse explosive

Selon Le Point, la thèse de ce film jette un pavé dans la mare : Le documentariste assure que l’instruction fut correctement menée, que les suspects, bien que détenus séparément, s’accusèrent et se dénoncèrent entre eux. Et donc que, sur leurs seules déclarations, l’accusation tenait. Outre qu’il réhabilite le travail contesté du juge Burgaud, il revient sur le rôle trouble de Myriam Badaoui, la mère de deux enfants abusés, condamnée avec son compagnon, père de ses enfants, à quinze ans de réclusion. Pour André Vallini, qui a dirigé l’enquête parlementaire, ce film est réussi sur la forme, mais très dérangeant sur le fond. Ce film insinue le doute sur les jugements des cours d’assise de Saint Omer et de Paris, estime-t-il.

Découvrez la bande annonce de Outreau, l’autre vérité, qui sortira le 6 mars dans une vingtaine de cinémas :

L. C.

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