Culture
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Chez nous: portrait simple et réaliste d’une France divisée (critique)

Chez nous: portrait simple et réaliste d'une France divisée (critique)

"Chez nous" nous montre la face cachée trop souvent oubliée d'un parti extrémiste de France que l'on connait bien. MCE vous livre sa critique.

Sur nos écrans le 22 février 2017, « Chez nous » est un film de Lucas Belvaux avec Emilie Dequenne, Guillaume Gouix, André Dussolier et Catherine Jacobs en acteurs principaux.

Pauline, trompée par un parti manipulateur

Elle est la candidate idéale. Pauline Duhez (Emilie Dequenne) travaille en tant qu’infirmière. Elle est douce et attentionnée, que ce soit avec ses patients – qu’elle chouchoute toujours, son père, à qui elle prépare des plats sains pour soigner son problème de cholestérol, ou encore ses enfants, qu’elle élève seule. Ainsi, tout le monde la connait, et l’adore. Quelle meilleure cible pourrait choisir Agnès Dorgelle (Catherine Jacobs), présidente d’un parti extrémiste, pour la remplacer en tête de liste en tant que maire de la ville ? A l’aide de Philippe Berthier (André Dussolier) et d’autres associés, elle va tout faire pour parvenir à ses fins. Ces protagonistes présenteront à la jeune femme un parti qui veut dire la vérité. Un parti qui est victime des clichés, qui veut faire changer les choses. Convaincue par ces arguments ainsi que par l’engouement d’une de ses amies proches, Pauline se laissera tenter…

Le spectateur plongé dans le monde de son pays, avec d’autres noms…

…et découvrira la face sombre trop souvent oubliée de ce dernier. En utilisant des faux noms pour les personnes et le parti désigné, Lucas Belvaux nous permet ainsi une certaine objectivité sur la France dans laquelle nous vivons. Si on ne lit pas les informations, on ne sait pas au premier abord qui est censée représenter Agnès Dorgelle. Même si on peut rapidement le comprendre dans la suite de l’histoire. On comprend ainsi comment quelqu’un peut tomber dans le panneau d’un parti extrémiste. Qui fait des belles promesses.

« Chez nous », film témoin de la France divisée dans laquelle nous vivons

Le film se termine sur une musique inquiétante. Elle nous laisse un sentiment d’insécurité. Le pays que « Chez nous » nous dépeint semble être empêtré dans une vraie guerre civile entre un parti raciste ayant certaines racines nazies qui camoufle le plus habilement possible ces défauts qui pourraient lui porter préjudice, des gauchistes engagés avec hargne contre ce dernier, et jeunes adolescents trouvant un échappatoire à cette pagaille en se radicalisant sur Youtube. Un certain malaise nous prend alors. Ce schéma est à peine caricatural, quand on pense aux attentats réguliers, aux bavures policières, aux manifestations ponctuant notre quotidien que la France subit actuellement. Au delà de son intention première -faire prendre conscience aux personnes attirées par le FN de la violence de ce parti-, le réalisateur réussit aussi à nous faire essayer de comprendre l’autre.

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