Culture
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Détective Dee 2 : une fresque grandiose en apesanteur

Détective Dee 2 une fresque grandiose en apesanteur

Le personnage loufoque et génial créé par Tsui Hark fait son retour en grande pompe et en 3D dans Détective Dee 2 : La Légende du Dragon des mers

Les amateurs de cinéma venu de Hong Kong connaissent bien le nom de Tsui Hark, le réalisateur de la saga Il Était une fois en Chine, qui avait contribué à populariser un certain Jet Li. Ses films, mélanges de fresques historiques et d’art martiaux défiant les lois de la gravité, ont un style qui lui est propre, et qu’il a réussi à conserver malgré son succès grandissant en Occident. En 2010, il donne vie au personnage de Dee, un détective aux talents de déduction proches de ceux d’un Sherlock Holmes, mettant ses talents au service de la dynastie Tang. Quatre ans plus tard, il revient donc aux affaires avec ce Détective Dee 2 : La Légende du Dragon des mers.

Une 3D léchée pour une fresque épique

En faisant le choix de passer à la 3D, Tsui Hark imprime à on film une ampleur qui dépasse celle du premier volet, pourtant déjà empreint de majesté. Les décors prennent vie de manière époustouflante, et la profondeur de champ atteint des sommets. Ce qui sied parfaitement à sa mise en scène, lui qui est adepte de plans larges et détaillés sur des décors somptueux. Toute la grandeur de la Chine de l’époque est magnifiquement rendue à l’écran, et Tsui Hark donne vie à cette période charnière dans l’histoire de l’Empire du milieu.

Les scènes de combat bénéficient aussi du relief, et le réalisateur semble prendre un malin plaisir à multiplier les objets et armes lancées en direction de l’écran. Ses chorégraphies sont toujours aussi travaillées, virevoltantes et bondissantes, et toujours au mépris de la gravité. Si le style a été popularisé en occident par la sortie de Tigre et Dragon, la répétition de ces combats physiquement impossibles pourrait bien gêner les esprits les plus cartésiens. Or, c’est bien là la marque de fabrique de ce Détective Dee 2.

Détective Dee 2, la genèse

Un titre trompeur, d’ailleurs, puisqu’il ne s’agit pas tant d’une suite que d’un prequel. L’absence d’Andy Lau a forcé Tsui Hark à changer son fusil d’épaule. C’est donc Mark Chao qui interprète un détective Dee plus jeune, plus inexpérimenté mais aussi plus spontané. Son duo avec Shatuo, jeune apprenti médecin à la cour, rappellera irrésistiblement le couple Holmes/Watson, ce qui est visiblement l’intention de Tsui Hark. En suivant l’arrivée de son personnage dans la capitale, le réalisateur se concentre à la fois sur les débuts de son héros et sur la guerre déchirant un empire naissant.

Le scénario, à la fois grandiose et empli d’un humour absurde et parfois frôlant avec le scatophile, se déroule sur un peu plus de deux heures, sans accuser de longueurs. La galerie de personnages secondaires sympathiques donne de la profondeur à cette fresque qui revisite l’Histoire à travers celle de son protagoniste. Un très bon divertissement un peu barré, complètement irréaliste mais jubilatoire et magnifié par une 3D d’excellente facture. Les fans de cinéma oriental apprécieront.

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