A l'occasion de la venue de Dragon Ball Super sur nos écran d'ici l'été, découvrez la partie immergée de l'iceberg de la production d'animes japonais
Attention, ces informations pourraient bien vous emplir de culpabilité… Ou pas (sans coeur que vous êtes!). Le site internet 9emeart a réalisé un dossier très intéressant sur le monde de la japanimation, révélant une triste réalité salariale. Préparez pancartes, banderoles et slogans syndicalistes: nous partons au coeur de l’industrie de l’animation japonaise!
Dragon Ball Super la série, à quel prix?
Qui n’a jamais prit un pied monstre devant des combats dantesques dans un anime japonais? Pardon? Les gens qui n’aiment pas ça? Oui, certes. Bref, pour tous les autres, vous ne vous doutez même pas de l’enfer que peut-être la production d’un anime sur le long terme. Les équipes d’animateurs et d’assistants se donnent à 300% dans leur travail, et ne récoltent que peu de lauriers. Surtout au niveau du salaire. D’après les chiffres de la NHK (principale chaîne de télé nipponne), les conditions déplorables dans lesquelles travaillent beaucoup de mangakas n’ont rien à voir avec celles de leurs proches cousins animateurs! En effet, d’après les études menées par la NHK, une grille des salaires a été établie:
2nd animateurs-clé : 1.127 million yen (US$9,392 par an)
Touch-up (shiage) animateurs : 1.949 million yen (US$16,268)
Intervallistes (ceux qui font que l’animation est fluide) : 2.607 million yen (US$21,726)
Animateurs-clé (genga) : 2.817 million yen (US$23,513)
Coloristes : 3.335 million yen (US$27,790)
Story-boardeurs : 3.723 million yen (US$31,030)
Animateurs 3D: 3.839 million (US$31,982)
Directeurs de l’animation: 3.933 million yen (US$32,776)
Character designers: 5.104 million yen (US$42,602)
Producteurs : 5.420 million yen (US$45,174)
Réalisateurs : 6.486 million yen (US$53,960)
Autant dire qu’un réalisateur touche environ 4000€ par mois, là où ceux qui sont en bas de l’échelle touchent 700€. Prenez donc ça en compte lorsqu’il sera question de découvrir Dragon Ball Super… Et le pire n’est pas là. Non non, on vous assure…
Des horaires à rendre fou un employé de commune!
Nous attendons tous Dragon Ball Super, c’est certain… Mais après cette révélation, nous pourrions bien le regarder avec un soupçon de culpabilité (oui oui, même toi, l’homme sans coeur!). En effet, d’après l’analyse du site 9èmeart:
« En effet, la moyenne se situe à 263 heures par mois. Pour les 35 heures, on repassera puisqu’on est sur une base d’une soixantaine d’heures à caler dans sa semaine. Pire, 15% des sondés dépassent les 350 heures par mois. Nicolas Sarkozy adorerait, les animateurs beaucoup moins. Le milieu est mortifère, des employés sans passion qui n’en peuvent plus. Pour un média qui fait rêver des milliers de spectateurs, le constat est triste. Shinichiro Watanabe (Cowboy Bebop, Samourai Champloo) avait d’ailleurs fait exception en demandant à ses équipes de prendre des vacances quand il les avait senti au bout. Le problème, c’est que si un créateur comme lui, dans des studios comme Trigger ou Bones, peut se permettre ce genre de largesses, les exigeances des deadlines forcent les autres à imposer un rythme de travail dantesque.
Travailler comme un forcené pour un salaire de misère est le quotidien des animateurs et apparemment cela ne dérange pas tout le monde. L’ancien président de Madhouse estime en effet que les postes en dessous de l’animateur-clé ne devraient même pas avoir de salaire, que ce n’est qu’un entrainement au métier d’animateur. Si la réaction a provoqué un juste tollé, le fait qu’un grand patron pense de cette manière laisse peu de doute sur le fait que l’industrie n’est pas prête au changement. »
Pour Dragon Ball Super, nul doute qu’un travail titanesque sera également de mise, avec les mêmes soucis du côté de l’animation… Monsieur Toriyama traitera-t-il ses employés de la même façon? Ou bien serait-ce la Toei Animation qui va diriger Dragon Ball Super d’une main de fer?
source: 9emeart / NHK
crédit photo: D.R.
Tags : Akira Toriyama - Toei Animation