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Maléfique : apprenez-en plus sur les méchants de l’univers Disney

Maléfique : les méchants de l'univers Disney

A l'occasion de la sortie prochaine de Maléfique, apprenez-en plus sur les méchants de l'univers Disney

Maléfique, le prochain film de Disney avec Angelina Jolie mettra en scène la cruelle sorcière Maléfique, méchante du célèbre LA BELLE AU BOIS DORMANT. Découvrez en plus sur les méchants emblématiques de l’univers de Disney.

LES MECHANTS CHEZ DISNEY

A l’issue de la première de BLANCHE NEIGE ET LES SEPT NAINS en 1937, un journaliste demanda à Hitchcok quel personnage il avait préféré, lui suggérant un à un chacun des nains : non, c’est la Méchante Reine, répondit-il : Meilleur est le méchant, plus réussi est le film.
Sir Alfred ne faisait là que reprendre un principe bien connu en narratologie : le protagoniste d’une histoire est autant défini par sa quête que par celui qui s’y op- pose, son antagoniste. Comme si héros et anti-héros constituaient les deux faces d’une même médaille, l’un ne pouvant se passer de l’autre. Et dans les grands dessins animés Disney inspirés de contes de fées, à chaque héroïne correspond un méchant ou, le plus souvent, une méchante.

DANS LES CONTES DE FÉES, LES MÉCHANTS SONT SURTOUT DES MÉCHANTES

Si les princesses Disney ont toutes un nom – qui donne souvent son titre même au conte de fées – tel n’est pas toujours le cas des méchantes qui leur sont opposées. Dans BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS, la Méchante Reine est un mélange de « Lady Macbeth et du Grand Méchant Loup » selon les mots de Walt, mais elle n’a pas de nom. En tout cas pas à l’écran car, au cours de la production, les artistes se référaient à elle comme à Grimhilde, peut-être un mé- lange de Grimm (les frères conteurs) et de Krimhield (ou Gudrun) dans la saga nordique des Nibelungen. Le conte original permettait de trouver une certaine pa- renté avec la jeune fille, mais aucun nom n’était donné à cette femme cruelle en revanche.

Dans CENDRILLON (1950), on ne nomme pas vraiment non plus la Marâtre. On a pris l’habitude de père alors que leur mère, remariée, devrait porter ce- lui du géniteur de Cendrillon. Ni Charles Perrault ni Walt Disney n’ont donné la solution… (Notons d’ail- leurs que les princes non plus n’ont pas de nom de baptême, ils sont juste… charmants !).

Les choses changent enfin avec LA BELLE AU BOIS DORMANT (1959) et sa méchante d’anthologie, Maléfique la bien nommée. On doit son apparence inoubliable, cornes comprises, au directeur artistique Ken Anderson et à l’animateur Marc Davis, deux des plus grands talents de l’histoire du studio. Dans LA PETITE SIRÈNE (1989), Ariel est prise dans les tenta- cules de l’ignoble pieuvre Ursula, bien décidée à gar- der pour elle la voix mélodieuse de la jeune fille. Quant à RAIPONCE (2010), ce film marque le retour de l’ar- chétype de la « méchante belle-mère » – bien qu’elle ne soit pas réellement apparentée à la princesse -, Mère Gothel, comme à l’époque de BLANCHE-NEIGE et CENDRILLON.

DANS LES CONTES DE FÉES, LES HOMMES NE SONT PAS EN RESTE

Dans les contes de fées Disney, trois films per- mettent une « parité inversée », en remplaçant la mé- chante par un méchant. Dans LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE (2009, librement inspiré du « Roi Grenouille » des frères Grimm), c’est un sorcier vau- dou, le docteur Facilier qui tient ce rôle.
Mais ce sont surtout LA BELLE ET LA BÊTE (1991) et LA REINE DES NEIGES (2013) qui repoussent le plus les frontières du schéma narratif classique. Dans le premier, La Bête, qui doit son apparence monstrueuse à son égoïsme initial (et en tant que tel pourrait passer pour le méchant), mais redé- couvre sa propre humanité en tombant amoureux. C’est le bellâtre Gaston, amoureux lui de sa propre apparence, qui sombre dans le mal. Quant au second film, il fait passer aux yeux du monde l’une de ses deux héroïnes, la reine Elsa, pour la méchante (qu’elle n’est pas) tandis que l’autre héroïne, sa sœur Anna, ne prend conscience que tardivement de la trahison du prince Hans.
L’univers des princesses Disney ne se limitant pas qu’aux contes de fées, il faut aussi compter sur ceux inspirés de personnages historiques, tels le gouverneur Rattcliffe (POCAHONTAS, 1995) ou le sauvage chef des Huns Shan Yu (MULAN, 1998).

CERTAINS PLUS BÊTES QUE MÉCHANTS, D’AUTRES PLUS MÉCHANTS QUE BÊTES

Cependant, rares sont les méchants totalement et uniquement terrifiants comme le Seigneur des Ténèbres de TARAM ET LE CHAUDRON MAGIQUE (1985), Frollo (LE BOSSU DE NOTRE- DAME, 1996), la Reine de Coeur dans ALICE AU PAYS DES MERVEILLES (1951) ou le diable Chernabog dans la séquence « Une nuit sur le Mont-Chauve » dans FANTASIA (1940).

Plus souvent, ils sont, sinon ridicules, du moins accompagnés par un acolyte qui, lui, est plus bête que méchant. Que seraient Grand Coquin sans Gédéon (PINOCCHIO, 1940), Sa Sucrerie sans Aigre Bill (LES MONDES DE RALPH, 2012) ou Mufasa sans ses hyènes (LE ROI LION, 1994) ? Dans LES 101 DALMATIENS (1961), les deux frères Horace et Jasper Badun sont un contrepoint comique à la très menaçante Cruella d’Enfer. Notons que c’’est aussi pour elle que fut écrite la première « chanson de méchant » (même si dans le film, le refrain en est chanté par Roger)

Quant à PETER PAN (1953), il présente un des « couples » de mé- chants parmi les plus réussis. Obsédé par le garçon qui vole et par Clochette qu’il veut enlever, le capitaine Crochet se révèle comme autiste vis-à-vis de son propre équipage, incapable de commu- niquer avec lui. Monsieur Mouche est donc chargé d’interpréter ses désirs et ses ordres vis-à-vis des autres. Et de nous faire rire bien sûr tant cette bonne volonté lui vaut d’avanies. Comme beaucoup d’acolytes, il aurait pu être un gentil, ce sont les circonstances de la vie qui l’ont conduit du mauvais côté.

ON NE NAÎT PAS MÉCHANT, ON LE DEVIENT

Chez Disney, la force de cet adage rend les personnages de méchants aussi fascinants, voire pour certains attachants. Jafar, avait toutes les bonnes raisons de diriger le royaume et épouser Jasmine. Mais le sultan lui a préféré ALADDIN (1992) faux prince et vrai mendiant. N’est-ce pas lui, le grand vizir, qui est victime d’une injustice ? Tante Sarah pense vraiment que Lady a attaqué ses deux chats Si et Am (LA BELLE ET LE CLOCHARD, 1955). Et si Edgar n’avait pas injustement été écarté de l’héritage de Madame de Bonnefamille, aurait-il « cat- nappé » LES ARISTOCHATS (1970) ? Si la reine mère avait au- tant aimé le Prince Jean que son aîné Richard Cœur de Lion, le cadet serait-il devenu l’ennemi de ROBIN DES BOIS (1973) ?
Derrière chaque méchant (ou presque), il y a un drame qui aurait pu être évité. C’est notamment l’idée qui a prévalu au grand projet cinématographique Disney de cette année 2014 : revenir aux origines de LA BELLE AU BOIS DORMANT mais cette fois, du point de vue de MALÉFIQUE. Angelina Jolie ap- porte son talent et sa beauté pour humaniser la plus célèbre méchante Disney.
En résumé, nous aimons les méchants parce qu’ils gardent en dépit de tout une part d’humanité. Peut-être aussi à l’in- verse parce qu’ils se débarrassent de tous leurs scrupules… et que parfois, nous aimerions en faire de même, qui sait ?

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