L’université d’Orléans est l’université la plus déficitaire de France. Il manque près de 12 millions d’euros à la faculté pour rééquilibrer ses comptes.
L’université d’Orléans a confirmé la semaine dernière être en déficit de 12 millions d’euros. Il s’agit du résultat d’une enquête menée par la Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR).
L’université d’Orléans victime d’une mauvaise gestion
Le président de l’université d’Orléans, Ary Bruant a réclamé à l’IGAENR une enquête en juillet et en septembre sur les comptes de la faculté. Il en ressort que sur les quatre dernières années l’université était en déficit.
Pourtant chaque année, les comptes étaient dans le vert. Apparemment c’est le résultat de recettes gonflées sur le papier pour cacher la réalité. Le syndicat FSU, cité par le Mag’Centre, s’interroge sur les responsabilités du Rectorat « qui a validé tous les précédents budgets ».
Ary Bruant qui vient de prendre la présidence de l’université d’Orléans accuse la gestion de son prédécesseur. Youssoufi Touré n’aurait pas suffisamment pris au sérieux la gestion de la faculté. Ary Bruant a déclaré dans larép.fr « pour lui la gestion n’a jamais été sa préoccupation. Pour lui, c’était à l’État d’abonder. »
Ary Bruant avait déjà exprimé son désaccord sur le sujet. En 2013, il avait quitté la vice-présidence en dénonçant alors « le manque de rigueur ». Puis il avait voté contre le budget de 2015 et en 2016 il s’était même abstenu.
Les étudiants vont-ils payer les conséquences ?
Aujourd’hui Ary Bruant est conscient qu’il va falloir faire des sacrifices pour redresser les comptes de l’université. Vendredi le conseil d’administration se réunit pour mettre en oeuvre de 2,4 millions d’euros de coupes budgétaires.
Le blog SLU (Sauvons l’université d’Orléans) s’insurge d’éventuelles coupes budgétaires. Pour eux cela signifie moins d’enseignants donc des amphis bondés et des travaux dirigés de moins bonne qualité.
Ils sont ainsi rejoints en ce sens par le président de l’université qui espère néanmoins rendre cette rigueur « la moins impactante possible ». Il estime que la faculté peut encore éviter la mise sous tutelle du rectorat. Et promet que les 2000 enseignants qui travaillent à l’université seront « payés en temps et en heure ».
Orléans n’est pas un cas isolé
Les économistes estiment que pour fonctionner, une université doit posséder un fond de roulement d’au moins 30 jours. Or l’université d’Orléans n’a de quoi fonctionner qu’une seule journée.
Sur les 75 universités françaises 15 d’entre elles sont dans le rouge. L’université d’Orléans arrive bonne dernière dans le classement de l’agence d’informations spécialisées AEF publiée sur l’intranet de la faculté. Pourtant la plupart des universités s’en sortent. En effet, la moyenne des fonds de roulement se situent à 50 jours.
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