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Université: il manque 200 millions d’euros pour accueillir les nouveaux bacheliers

université abandonnée il manque 200 millions

Ce sont des dizaines de bacheliers qui ne trouvent pas d'universités pour les accueillir. Le problème ? Le manque de moyens des facultés qui réalisent des coupes budgétaires en réduisant les effectifs des différentes promotions.

Un jeune bachelier de Saine-Saint-Denis est en galère. Rêvant de faire des études en Economies, il décide donc de s’inscrire dans la filière de son choix dans les deux universités de son département. Mais sa seule proposition valable qu’il a reçu est à Melun, à deux heures de chez lui. Un autre voulait faire des études de Gestion, on lui propose une inscription en… Lettres Modernes. Choquant ? C’est pourtant le quotidien de milliers de nouveaux étudiants qui cherchent à s’inscrire dans à l’université. Au premier septembre, l’Unef a recensé près de 3000 demandes d’aide. « Mais ce n’est que ce qui ont fait la démarche de nous contacter nous, le chiffre peut être cinq fois plus important », explique une responsable du syndicat étudiant à MCE. Un chiffre en augmentation chaque année. « Cette situation est liée à deux facteurs », explique la responsable, « le nombre toujours plus grands de demandes d’inscriptions qui s’oppose à la baisse de moyens des universités ».

Augmenter les frais d’inscriptions? pas question !

Mais alors comment augmenter les moyens financiers des universités françaises ? Certains doyens avaient proposé au gouvernement d’augmenter les frais d’inscriptions, ce qui a été refusé au début du mois de septembre. L’Unef s’est farouchement opposé à cette idée, expliquant à MCE que « ce n’est pas une bonne solution. Premièrement, il n’y a aucune preuve que cet argent supplémentaire servira à accueillir de nouveaux étudiants. Et deuxièmement, cela signifierait une énorme inégalité entre les universités des différentes régions en fonction du taux de boursier admis. C’est impensable ». Pour le syndicat étudiant, il faudrait cette année, débloquer prés de « 200 millions d’euros pour que les universités de France puissent fonctionner comme les années précédentes. Si cette argent n’est pas offert par l’Etat, les universités devront donc trouver ces 200 millions. Elles le feront en réduisant le nombre d’étudiants et de professeurs, et les premières victimes se seront eux ! Nous défendons un service public, c’est au gouvernement d’injecter de l’argent, pas aux gens ! ».

Une niche financière de 6 milliards d’euros

Alors où trouver cet argent ? L’Unef a son idée « le Crédit d’Impôts Recherche offre une niche financière de 6 milliards d’euros qui n’est même pas utilisée, et qui se ponctionne sur le budget de l’Education Supérieur ». Ce dispositif provisoire d’incitation au renforcement des investissements en matière de recherche et développement pour les entreprises françaises a été créé en 1983. « Il faut refondre ce procédé pour permettre aussi au service public, et pas seulement aux entreprises privées, de bénéficier de cet argent », déclare la représentante de l’Unef, qui assure que cette proposition est une demande de toutes les hiérarchies de la vie universitaire.

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