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Lycées: le journal la Mouette Bâillonée retrouve son héros

Lycées: le journal la Mouette Bâillonée retrouve son héros

Le rédacteur en chef de la Mouette Bâillonée est de retour malgré les menaces à son encontre. Plus motivé que jamais il revient sur les faits qui lui ont fait douter de sa force dans une interview au Monde.

Louis Pasquier, 17 ans, n’est pas un lycéen comme les autres. Il est rédacteur en chef de son journal de lycée, La Mouette Bâillonée. Si son histoire est singulière, c’est notamment car le jeune homme a dû se battre. En janvier 2015, les attentats de Charlie Hebdo bouleversent la France et pour faire honneur aux journalistes et caricaturistes de presse, Louis, par l’intermédiaire de la Mouette Bâillonnée rend un hommage poignant. Mais cela le conduit à supporter les menaces, les railleries et les intimidations de certaines personnes. Une partie douloureuse de sa vie durant laquelle il s’est tapi dans la peur, pour lui et sa famille. Dans un entretien au Monde, il explique les raisons de son départ à la rentrée 2015: « Lorsque notre domicile a été saccagé, à la rentrée dernière, la pression devenait insupportable, aussi bien physiquement que moralement. J’ai donc décidé de prendre mes distances avec le journal pour préserver mes proches et ne pas être un poids pour cette publication qui devait continuer à vivre ».

Un passage place de la République comme déclic

Mais avec la Mouette Bâillonée, le jeune homme vit une passion, une passion professionnelle de journaliste engagé dans la vie. « Le 10 janvier, je suis retourné place de la République à Paris pour suivre l’hommage de la nation aux victimes des 7 et 9 janvier 2015. Ce jour-là, j’ai aperçu l’équipe de Charlie, les victimes ainsi que leurs familles », explique le jeune homme lors de son interview. Une rencontre qui fût comme un déclic, « toutes ces personnes se sont battues et ont vécu l’horreur absolue. Dès lors, j’ai compris que la seule façon de faire front au terrorisme était de continuer à faire ce que l’on sait faire de mieux : les musiciens à jouer de la musique, les Parisiens à lire leurs journaux aux terrasses des cafés et les journalistes à écrire. J’ai donc repris la plume le plus discrètement possible pour La Mouette ».

La Mouette Bâillonée est devenue un symbole de la liberté d’expression

Certes le jeune homme s’est remis à écrire sous un pseudo. Tout d’abord par crainte mais aussi pour se protéger. Aujourd’hui, il a repris son poste avec fierté et avec une motivation inébranlable. Si cette période de sa vie a été douloureuse, le jeune homme y a vu aussi un signe dans son combat: « le journalisme est devenu une réelle passion. Je ne peux plus me balader sans ma carte de presse jeune et sans mon appareil photo. Mon souhait est de partir en reportage pour une agence de presse dans les zones à risque du monde, pour y dénoncer toutes les inégalités », déclare-t-il au Monde lors de son interview. Aujourd’hui, la Mouette Bâillonée et lui sont devenus des symboles dans la lutte pour la liberté d’expression à travers toute la France.

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