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Loi travail: la mobilisation étudiante lève le débat sur les notes de partiels à Paris 8

Loi travail: la mobilisation étudiante lève le débat sur les notes de partiels à Paris 8

Face à la mobilisation contre la loi Travail, certains étudiants Paris 8 verront leurs partiels annulés au profit d'une unique, ce qui fait débat.

Comment valider un semestre alors que les partiels ont été annulés dans certaines disciplines ? C’est la question qui divise l’Université de Paris 8. Particulièrement mobilisés contre la loi Travail depuis le début de la contestation au mois de mars, les étudiants oscillent entre assemblées générales, blocages, cours supprimés ou chamboulés. Certains sont pour une validation automatique, tandis que la direction s’y oppose fermement. Une réunion est prévue cette semaine pour tenter de résoudre ces divergences.

La mobilisation contre la loi Travail ne doit pas pénaliser

L« ’étudiant, mobilisé ou non mobilisé contre la loi Travail, ne doit pas être pénalisé ». Ce maître mot domine au sein de l’université à la tradition contestataire. Dans certains départements, sur le modèle de mai 68, les professeurs auraient donc décidé de donner l’examen aux étudiants. « En fait, on a reçu un e-mail collectif nous disant que l’ensemble du semestre serait validé. C’est à dire que l’on met la même note à tout le monde, la moyenne ou plus, et si certains élèves veulent rendre des essais de manière volontaire, leur note serait majorée », explique Thomas, un étudiant en master 2 à Europe 1.

Les professeurs en faveurs d’une note unique

C’est notamment le cas au sein du département cinéma où les cours ont été remplacé par des projections de films politiques, des débats et des tournages de courts-métrages autour de la mobilisation. Très engagés contre la loi Travail, les professeurs ont annoncé renoncer à l’attribution de notes parce qu’ils n’étaient pas en mesure d’« évaluer équitablement » leurs étudiants. Ils justifient cette décision par un risque de « rupture d’égalité » entre les étudiants grévistes ou non, ceux qui ont vu leurs cours annulés, ceux qui ont pu les rattraper, les autres partis en stage, en tournage, ou bien encore « libres de profiter du mois de mai pour réaliser un dossier ». Les étudiants de cinéma et de philosophie se verront donc attribués la note de 16 sur 20 dans la plupart des matières.

La direction y est fermement opposée

Cette décision n’est pourtant pas de l’avis de tous au sein de l’université. Danielle Tartakowsky, la présidente de l’établissement refuse l’attribution de « notes planchers » ou de « notes universelles ». Elle a ainsi expliqué au Monde « Je ne validerai pas des notes qui seraient attribuées d’office. On ne rend pas service à des étudiants en leur délivrant un morceau de papier qui ne correspond pas au contrôle des connaissances. Ils se trouveraient dévalorisés par un diplôme dont on dira qu’ils l’ont gagné dans une pochette-surprise ». Selon Téo Faure, trésorier de l’UNEF à Paris, « Ces décisions de notation n’ont pas été prises au hasard » et les professeurs « ne céderont pas ». « À partir du moment où nous n’avons pas eu de cours, comment évaluer notre niveau lors d’un partiel ? On ne peut pas organiser des examens sur des contenus inexistants », interroge-t-il.

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