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La CDEFI réagit au rapport du CGEFI

La CDEFI réagit au rapport du CGEFI

Le contrôle général économique et financier (CGEFI) a remis le 16 juillet 2015 un rapport sur la revue de dépenses des 59 écoles publiques d’ingénieurs

Le contrôle général économique et financier (CGEFI) a remis le 16 juillet 2015 un rapport sur la revue de dépenses des 59 écoles publiques d’ingénieurs. Nous nous réjouissons en premier lieu de constater que le rapport reconnaît le niveau d’excellence de ces formations et la très bonne insertion à un niveau cadre des jeunes diplômé(e)s, le dynamisme de la recherche et la performance des équipements scientifiques, la qualité globale des bâtiments et des infrastructures. De plus, l’excellence des relations avec le monde socio-professionnel et la performance du réseau international sont également mises en relief.

Le rapport souligne, à juste titre, l’impact du système des bourses comme outil de la solidarité sociale. Sur l’ensemble des écoles d’ingénieurs, 30 % de l’effectif bénéficie d’une bourse sur critères sociaux. Bien évidemment, le taux est disparate en fonction des écoles d’ingénieurs mais cette valeur moyenne est proche du taux de boursiers dans l’enseignement supérieur (35 %).

En terme d’ouverture sociale, le rapport souligne qu’en 2014, 13 % des diplômé(e)s étaient issu(e)s de familles classées dans les catégories PCS 5 et 6 (ouvriers et employés) de l’INSEE. Ces 13 % sont à mettre en regard du taux des jeunes diplômés du baccalauréat général provenant de ces mêmes catégories, qui est de 27,8 % (51,9 % des diplômés proviennent des catégories cadres et professions intermédiaires, ce taux augmentant encore s’agissant du baccalauréat scientifique). Il y a donc un travail à faire en termes d’ouverture sociale en amont, au niveau du collège et du lycée. Comme le souligne l’INSEE lui-même dans une étude[1], l’inégalité dans l’accès aux hauts diplômes se joue surtout avant le bac.

L’ouverture au plus grand nombre passe aussi par la diversification des voies d’accès aux formations d’ingénieurs. Les écoles d’ingénieurs ont fait un travail important en la matière. En 2014, la diversification du recrutement dans nos écoles se déclinait comme suit : 39 % des élèves provenaient des CPGE, 15 % des DUT/BTS, 5 % des licences/masters, 28 % du post-bac et 15 % d’autres filières. Le rapport met en avant la performance de nos recrutements post-bac et propose de les développer encore davantage.

Le rapport évalue les coûts complets liés à la pédagogie et à la recherche d’un établissement à 19 450 euros pour un étudiant d’école d’ingénieurs d’une part, et d’autre part à 8 796 euros pour un étudiant à l’université. Mais une approche se basant sur les effectifs ne prend pas en compte l’efficience de l’établissement. Si le calcul est fait sur le nombre de diplômé(e)s de niveau Bac + 5, pondéré par la performance de l’insertion professionnelle au niveau cadre, alors les coûts des masters et des diplômes d’ingénieurs sont quasiment identiques. En effet, à l’université, moins de 27 % des inscrits en L1 obtiennent leur diplôme de licence en 3 ans, et seuls 64 % des inscrits en M1 obtiennent leur diplôme de M2. En école d’ingénieurs, le recrutement étant basé sur un niveau de prérequis permettant d’acquérir les compétences attendues, le taux de réussite est de près de 70 % pour les deux premières années des écoles en 5 ans, et de 90 % pour le cycle ingénieur de l’ensemble des écoles.

Concernant l’évolution des droits d’inscription, nous considérons, comme le propose le rapport, qu’il faut les harmoniser pour les écoles publiques des différents ministères, y compris pour les écoles internes aux universités, en veillant à garantir l’ouverture sociale et en repensant un modèle pérenne du financement global de nos écoles. Le modèle doit intégrer différents canaux de financement : la dotation pour charge de service public, les droits d’inscription, les ressources propres des écoles (la formation tout au long de la vie, les activités de recherche, les activités de transfert), et enfin les entreprises.

Cette refonte du modèle de financement est nécessaire. Les écoles d’ingénieurs doivent pouvoir disposer des moyens nécessaires au développement de leurs formations dont le CGEFI a souligné, dans ce rapport de grande qualité, l’excellence et la bonne gestion dans un environnement à fortes contraintes.

1- Voir l’étude en ligne : https://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=FPORSOC12c_VE2_educ

A propos de la CDEFI
Fondée en 1976, la CDEFI (Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs) réunit l’ensemble de Directeurs des établissements ou composantes d’établissement, publics ou privés, habilités par la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI) à délivrer le titre d’ingénieur diplômé. Elle a pour principale mission d’étudier tous sujets relatifs au métier et à la formation des ingénieurs, ainsi qu’au développement de la recherche et à la valorisation de celle‐ci. Elle a de plus, vocation à promouvoir l’Ingénieur de l’Ecole française, dans le monde comme en France. Ainsi, la dimension internationale est au cœur de ses préoccupations, notamment dans l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Communiqué.

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