Campus
Partager sur

La CDEFI dévoile le chiffre du mois: Les écoles d’ ingénieurs internes aux universités

La CDEFI dévoile le chiffre du mois- Les écoles d’ ingénieurs internes aux universités

Ces établissements très spécifiques par rapport à l’ensemble des écoles françaises d’ ingénieurs, présentent certains atouts indéniables et occupent ainsi..

La CDEFI a souhaité consacrer cette 65e publication à son analyse annuelle de l’évolution des 65 écoles internes aux universités recensées en 2015, telles que définies par l’article L 713-9 du code de l’éducation, et accréditées par la Commission des titres d’ingénieur à délivrer un titre d’ingénieur diplômé. Ces établissements, très spécifiques par rapport à l’ensemble des écoles françaises d’ingénieurs, présentent certains atouts indéniables et occupent ainsi une place importante dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les statistiques présentées ici sont issues des données de la Sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques (SIES)1.

Les chiffres relatifs aux boursiers (point 6) incluent également les boursiers recensés dans les Instituts nationaux polytechniques(INP)deGrenoble,ToulouseetBordeaux,quisontdesécolesd’ingénieursexternesauxuniversités.

Concernant spécifiquement le recrutement des nouveaux inscrits en écoles d’ingénieurs (point 7), les données s’appliquent à l’ensemble des primo-entrants dans les formations d’ingénieurs hors Formations d’ingénieurs en partenariat (FIP), et incluent donc à titre d’exemple les classes préparatoires intégrées des écoles d’ingénieurs en cinq ans.

1. Evolution du nombrede diplômés dans les écoles d’ingénieurs internes aux universités

En 2014, 6 186 nouveaux diplômés sont issus d’écoles d’ingénieurs internes à une université, ce qui correspond à 19 % de la totalité des diplômés d’écoles d’ingénieurs pour cette même année. Un diplômé sur cinq est donc issu d’une école d’ingénieurs interneen 2014. Il s’agit d’une hausse de 6,4% comparativement à l’année précédente.

Entre 2005 et 2014, soit en dix ans, le nombre d’ingénieurs diplômés de ces écoles enregistre une augmentation de plus de 28 %. Au cours des cinq dernières années, les écoles internes ont montré une croissance plus forte du nombre total d’ingénieurs diplômés, avec une augmentation de 37,1 %. Néanmoins, il est important de rappeler qu’en 2012, les écoles d’ingénieurs de l’Institut national polytechnique (INP) de Lorraine ont fusionné avec les deux universités de Nancy et l’université de Metz afin de constituer l’Université de Lorraine. Les diplômés des formations d’ingénieurs de l’INP de Lorraine sont, à partir de 2013, comptabilisés dans les écolesinternes aux universités. A effectif constant (en déduisant les diplômés issus des nouvelles écoles d’ingénieurs internes à l’Université de Lorraine), cette croissance est beaucoup plus lente. L’augmentation du nombre de diplômés des écoles d’ingénieurs internes est alors de 7,7 % en dix ans et de 14,8 % si l’on se restreintaux cinq dernières années.

2. Evolution du nombre d’élèves-ingénieurs dans les écoles d’ingénieurs internes

Les statistiques publiées par la SIES révèlent que les écoles internes représentent 17,9 % de l’effectif total d’élèves-ingénieurs pour 2014-2015, avec 23 233 étudiants inscrits. Comparativement à l’année académique 2013-2014, il s’agit d’une croissancede 3,5% (Figure2).

En dix ans, les écoles d’ingénieurs internes à une université ont supporté une hausse de leurs effectifs d’élèves-ingénieursde l’ordrede 35,9%. Au cours des cinq dernièresannées, cette augmentation s’élève à 31%.

A effectif constant (en déduisant les diplômés issus des nouvelles écoles internes de l’Université de Lorraine), cette croissance est diminuée de moitié : l’augmentation du nombre d’élèves-ingénieurs est alors de 17,8 % en dix ans et de 13,6 % si l’on se restreint aux cinq dernières années.

3. Répartition par académie des élèves-ingénieurs dans les écoles internes en 2014-2015

Pour l’année 2014-2015, l’académie enregistrant le plus grand nombre d’élèves-ingénieurs d’établissements internes est celle de Nancy-Metz, qui représente 4 594 étudiants en cycle ingénieur, soit près de 20 % de l’effectif des écoles internes (Figure 3). Les académies de Lille et Strasbourg tirent également leur épingle du jeu, avec respectivement 6,8% et 6,6% des effectifsrecensésdans les écoles d’ingénieursinternes.

Il est intéressant de noter que la région parisienne, regroupant les académies de Paris, Créteil et Versailles, recensent « seulement » 8,6 % des effectifs, avec 2 007 jeunes inscrits en formation d’ingénieurs dans des écoles internes à une université.

4. Effectifsfémininsdanslesécolesd’ingénieursinternesà uneuniversité

En 2014-2015, 6 995 élèves-ingénieures ont été recensées dans les établissements internes, ce qui correspond à un taux de féminisation des effectifs de l’ordre de 30,1 %. Ce taux est supérieur au taux de féminisation moyen retrouvé pour la même année sur l’ensemble des écoles d’ingénieurs, quelle que soit leur typologie (28,4 %). Ce taux a augmenté de 15,8% en dix ans. Il était de 26,0% en 2004-2005, avec 4 554élèves-ingénieuresinscrites.

Au cours de l’année 2014, 1 965 diplômes d’ingénieurs ont été décernés à des femmes, soit un taux de féminisation de 31,8 %, à comparer au taux global de 29,3 % retrouvé pour l’ensemble des écoles d’ingénieurs la même année. Ce taux a augmenté de 21 % en dix ans. Il était de 26,3 % en 2004-2005, avec 1 337 femmes diplômées (contre 24,7 % pour l’ensemble des écoles d’ingénieursla même année).

5. Effectifs de nationalité étrangère dans les écoles internes

Les écoles d’ingénieurs internes à une université ont enregistré l’inscription de 3 964 étudiants étrangers en 2014-2015, ce qui correspond à 17,1 % de leur effectif total d’élèves-ingénieurs. C’est la proportion la plus élevée retrouvée parmi l’ensemble des écoles d’ingénieurs, pour lesquelles on recense en moyenne 14 % d’étudiants étrangers pour la même année.

6. Boursiers dans les écoles d’ingénieurs internes et les INP externes aux universités

Les données issues des fichiers de l’application AGLAE (Automatisation de la gestion du logement et de l’aide à l’étudiant) publiées en septembre 20156 recensent 12 881 étudiants inscrits en écoles d’ingénieurs internes ou dans les Instituts nationaux polytechniques(INP) externes aux universités et bénéficiairesd’une bourse sur critèressociaux.

Ce nombre correspond à 41,7 % de l’effectif global d’élèves-ingénieurs inscrits en INP ou dans des écoles internes pour cette même année (30 830 étudiants recensés au total). Ce taux de boursiers sur critères sociaux, dit « brut », doit être corrigé en tenant compte des élèves-ingénieurs qui ne peuvent pas prétendre à une bourse sur critères sociaux, tels que les étudiants de nationalité étrangère (5 079 élèves-ingénieurs) et les fonctionnaires (quatre étudiants concernés). Ainsi, dans les écoles d’ingénieurs internes et les INP, au moins un étudiant sur deux est bénéficiaired’une bourse sur critèressociaux (soit 50% de l’effectiftotal étudiant dans ces écoles).

On constate que la répartition des boursiers pour 2014-2015 diffère par rapport à celle de l’année précédente essentiellement concernant la répartition des bourses à échelon zéro et zéro bis (Figure 4). Ainsi, seuls 6,8 % des bourses distribuées correspondent à l’échelon 0 en 2014-2015 (contre 28,1 % en 2013-2014) alors que les bourses échelon 0 bis rassemblent 34,1 % de l’ensemble des bourses attribuées en 2014-2015 (contre seulement 11 % en 2013-2014). Cette différence s’explique par une hausse du plafond de ressources ouvrant droit à une bourse pour l’échelon 0 bis en 2014-2015 comparativement à l’année académique précédente. Ce changement se retrouve ainsi pour toutes les typologies d’écoles8.

Le nombre de bourses attribuées en écoles internes et en INP a augmenté d’une année sur l’autre, passant de 12 727 à 12881boursiers.Le montant total des aides versées est égalementplus important.

8Chiffre du mois n°62 : Les boursiers dans les écoles d’ingénieurs,CDEFI, janvier 2016.

7. Diversité de recrutement des écoles d’ingénieurs internes en 2014-2015

7.1. Origine scolaire des nouveaux inscrits en écoles d’ingénieurs internes à une université

Pour l’année académique 2014-2015, 9 621 nouveaux inscrits dans les écoles d’ingénieurs internes ont été recensés, soit plus d’un cinquième (21,5%) de l’effectiftotal de nouveaux inscrits en écoles d’ingénieurs.

Le recrutement des écoles internes est très diversifié. Moins d’un tiers des nouveaux inscrits en 2014-2015 (32,1 %) a intégré une école d’ingénieurs interne après une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), plus d’un quart après le baccalauréat (26,7 % des nouveaux inscrits), près de 20 % possédaient un diplôme de BTS ou de DUT et 7,4 % détenaient un diplômeuniversitaire de type L2, L3 ou M1.

7.2. Série de baccalauréat des nouveaux inscrits en écoles d’ingénieurs internes pour 2014-2015

Près de 76 % des nouveaux inscrits dans une école d’ingénieurs interne à une université sont titulaires d’un baccalauréat scientifique (contre 79,5 % des nouveaux inscrits dans l’ensemble des écoles d’ingénieurs). Bien que ce diplôme soit la voie la plus courante pour accéder à une école d’ingénieurs, près d’un quart des primo-entrants dans une école d’ingénieurs interne est issu d’autres voies. Les nouveaux inscrits titulaires d’un baccalauréat technologique correspondent à 7 % de l’effectif des nouveaux entrants dans les écoles internes à une université (contre 5,5 % des nouveaux inscrits de l’ensemble des écoles). Concernant les possesseurs d’un baccalauréat professionnel, ils sont recensés dans les écoles internes en proportion équivalente à celle de la population totale des primo-entrants (0,6 % contre0,5 % des nouveaux inscrits totaux).

Afficher +