Campus
Partager sur

Brexit : les inquiétudes des universités britanniques augmentent

Brexit : les inquiétudes des universités britanniques augmentent

Les conséquences du Brexit inquiètent les universités en Angleterre concernant les échanges, et le financement de la recherche.

« Une semaine après, c’est toujours le seul sujet de discussion » a lancé l’administration de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni. En effet, les universités britanniques s’interrogent sur les probables conséquences du Brexit, sur les programmes d’échanges d’étudiants, mais aussi sur le financement des projets de recherche. Dans la ville de Cambridge, au sud-est de l’Angleterre, un véritable « No man’s land » s’est installé dans les couloirs des établissements de l’université. les étudiants ont déserté l’université pour l’été, mais, parmi les enseignants encore présents, le mot Brexit est sur toutes les bouches et au centre de toutes les pensées.

Brexit un enjeu de taille pour les universités

Pour Cambridge, mais aussi les autres universités britanniques le problème se pose naturellement. En effet, plus de 125 000 européens ont étudié cette année au Royaume-Uni. Soit environ 5% des effectifs des établissements scolaires, et à peu près 15% du personnel académique est composé d’Européens selon les chiffres ont annoncé par Universities United Kingdom (UUK), l’association des universités britanniques. Financièrement parlant, les universités ont raison de s’inquiéter, car pour l’année scolaire 2014-2015, elles ont reçu de Bruxelles 836 millions de livres (995 millions d’euros) en subventions et contrats de recherche, budget en moins quand le Brexit sera mis en place. C’est pourquoi, dans une certaine précipitation, plusieurs universités ont voulu rassurer leurs étudiants européens sur la viabilité des programmes de mobilité, et notamment la question des frais de scolarité. Car les frais de scolarité sont très élevés au Royaume-Uni, sauf si on est étudiant européen, une mesure qui est amenée à disparaître. Michael Arthur, président de l’University College de Londres (UCL) a assuré dans une vidéo postée sur YouTube, que « pour l’année 2016-2017, les frais d’inscription seront les mêmes, et vous aurez toujours accès aux bourses du gouvernement. (…) Nous espérons que rien ne changera en 2017-18. Nous attendons des clarifications du gouvernement à ce sujet ».

Erasmus pourrait en prendre un coup

Face aux inquiétudes grandissantes des établissements, le ministre britannique des Universités, Jo Johnson (frère de Boris Johnson, leader du parti pro Brexit), a voulu rassurer sur son compte tweeter: « les étudiants actuellement au Royaume-Uni et ceux qui arriveront à la rentrée prochaine continueront de percevoir des financements pour la durée de leur séjour ». Quant au gouvernement écossais, il a fait savoir qu’il ferait tout son possible pour que l’Ecosse reste une « destination de choix » pour les étudiants de l’UE car l’Ecosse n’a pas changé d’avis sur sa volonté de rester au sein d’institution, au point de faire sécession avec le Royaume-Uni. Une fois sorti de l’UE, le Royaume-Uni devra renégocier sa participation au programme Erasmus, auquel plus de 200 000 étudiants britanniques ont déjà signé. « Nous avons reçu des mails d’étudiants britanniques un peu affolés au lendemain du référendum », a déclaré à l’AFP Dolorès Sobrino, chef du service international de l’Université Paris-Sorbonne. Effectivement, 27% des étudiants Erasmus proviennent du Royaume-Uni. « Leur inscription dans notre université n’est pas remise en cause dans l’immédiat », ajoute-t-elle, tout en soulignant que le problème pourrait se poser les années suivantes si le Royaume-Uni sort du programme Erasmus.

Afficher +