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La LMDE en difficulté

La première mutuelle étudiante française, la LMDE, est en pleine zone de turbulences. Au point que le réseau public MGEN lui tende la main pour sortir de l’ornière. Etat des lieux

Ce n’est pas nous qui le disons mais sa présidente actuelle, Vanessa Favaro : l’état des finances de la LMDE est jugé « fragile« . La situation intenable de cette boîte gérant à la fois sécu étudiante et offres de complémentaires santé a mené à un dépôt de dossier à l’Autorité de contrôle prudentiel.

Ce dernier pourrait conduire à un adossement de la LMDE à la MGEN, qui deviendrait par là sa mutuelle substituante, signifiant en substance que la MGEN devra assumer les obligations de solvabilité d’une LMDE à bout de souffle.

Bouée de sauvetage

Première mesure visible de l’opération : une avance de près de 3 millions d’euros à destination de la LMDE qui n’a plus de fonds propres.

Sans quoi ce sera la rupture de paiement, qui marquerait le point final d’une lente descente aux enfers. En 2011, la LMDE affichait des pertes records de 23,4 millions d’euros sur sa seule décennie d’existence. Quant à la dette qui s’est creusée, elle équivalait aux recettes annuelles soit 65 millions d’euros en tout.

La seule sortie de crise serait donc une perte de souveraineté de la LMDE qui devrait consentir à partager sa gouvernance avec la MGEN pour éviter un naufrage complet.

Usine à gaz ?

De graves problèmes au niveau des frais de gestion sont en fait à déplorer : d’après les journalistes du Monde, des indemnités ont été accordées à la vingtaine d’administrateurs « bénévoles » de la mutuelle qui auraient dilapidé près de 250 000 euros sur la seule année 2011. Soit des rémunérations mensuelles de 1 200 à 2 200 euros par tête de pipe !

Une enquête de septembre dernier de l’UFC Que Choisir dénonçait déjà une relation-client déplorable en termes de joignabilité et de communication sur les offres proposées.

Même son de cloches du côté du groupe de travail sénatorial mobilisé en décembre dernier qui juge dans leur globalité les mutuelles étudiantes comme inaptes à mener à bien leur mission « dans des conditions et à des coûts satisfaisants » à cause de « [réels] dysfonctionnements  » structurels.

T.C.

Source : Le Figaro

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