Campus
Partager sur

Les APL bientôt supprimées pour les étudiants non boursiers ?

Les APL bientôt supprimées pour les étudiants non boursiers

Mardi 8 avril dernier, le nouveau Premier Ministre Manuel Valls a donné les grandes lignes de l'action gouvernementale d'ici à la fin du quinquennat : parmi elles, une économie drastique de 50 milliards d'euros en 3 ans qui pourrait entre autres choses impliquer la fin des APL pour les étudiants ne bénéficiant pas d'une bourse sur critères sociaux

La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre : lundi dernier Michel Sapin, le nouveau ministre du travail, a évoqué aux micros d’Europe 1 le principe de supprimer les aides au logement pour tous les étudiants non boursiers !

N’assortissant son annonce d’aucun délai précis, on imagine que l’évaporation des APL pour les non boursiers n’est pas encore pour demain. Il n’empêche : ce levier se présentait comme l’un des moyens de réaliser les économies annoncées dans les temps, ainsi que la Cour des Comptes elle-même en soufflait l’hypothèse pour grappiller 800 millions d’euros, révèle Le Point

L’Unef montre déjà les dents

Réaliser un tel bénéfice au détriment de l’aide publique au logement il faut dire qu’on ne l’avait pas vu venir de la part d’un gouvernement socialiste, surtout quand on sait combien la problématique de logement touche de nombreux jeunes français, et pas seulement ceux dotés d’une allocation du CROUS.

Pas étonnant que le syndicat de gauche modérée Unef ait appelé très tôt à se mobiliser via un communiqué, ce qui a été suivi d’un vif débat déclenché sur les médias sociaux Twitter et Facebook. La formation militante s’appuie sur le fait que les loyers atteignent en moyenne de 380€ en province et 670€ dans la capitale pour justifier cette aide représentant entre 150 et 200€ mensuels dont jouissent environ 550 000 étudiants français actuellement.

Les classes moyennes en ligne de mire

Certes, pas question de toucher aux APL des jeunes jugés vraiment prioritaires, c’est-à-dire ceux percevant déjà une bourse sur critères sociaux. Mais cela consiste aussi à dire que tous les autres, dont le Revenu Brut Global par famille excède les plafonds d’allocations, possèdent assez pour assumer non seulement des études supérieures mais peuvent dégager suffisamment de frais pour se loger, ce qui est largement infondé.

Alors qu’on pressentait déjà la mesurette mal conçue, l’Unef souligne sans détour que la suppression des aides au logement signifierait une double peine pour les 70 % d’étudiants exclus du système de bourse qui se verraient désormais privés de la seule aide à laquelle ils ont droit. Elle sera finalement mort-née : reçue à la radio Le Mouv’ dès le lendemain matin et face à une telle levée de boucliers que même l’UNI et la Fage avaient rallié, Geneviève Fioraso a clairement rétropédalé sur le sujet en annonçant qu’il n’est pas question que l’on touche à la qualité de vie des étudiants.

Source : lepoint

Photo DR @DDM

Afficher +