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Un think tank souhaite abattre les APL pour réhausser les bourses étudiantes

La proposition nous vient tout droit du think tank Cartes sur Table : des APL faisons table rase pour revaloriser les bourses étudiantes ! Elle peut choquer par sa charge évidente contre les modèles établis, mais dépassée la première impression, elle remet en perspective un certain nombre d’éléments

Partant du constat posé par l’Observatoire des inégalités, qui a enregistré que les étudiants étaient les premières victimes de la hausse des loyers, le collectif confirme encore la tendance en convoquant les résultats de sa propre enquête de terrain sur les 20-35 ans.

Cartes sur Table note par ailleurs que seuls 10 % des étudiants français bénéficient de logements universitaires : un pourcentage navrant qu’on peut aisément rapporter au maigre parc locatif national qui n’est actuellement pourvu que de 165 000 studios et chambres…

Déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

En revanche, applaudissements quand on évoque le relèvement de 2,1 % du plafond des bourses amorcé au cours de la rentrée 2012. Car c’est à leur sens à ce niveau-là qu’il faut agir : le think tank évoque même de « [s]upprimer les APL pour les étudiants et dédier dans le même temps, en s’engageant à en préserver le montant, les sommes ainsi dégagées au relèvement des bourses étudiantes ».

Car actuellement, que constate-t-on ? Hé bien que le « marché des locations de petites surfaces » est « actuellement asphyxié par des tarifs inabordables et excessifs ».

Ils nous expliquent de plus qu’ «  Aujourd’hui, le système des APL finance – c’est-à-dire enrichit – les bailleurs de petites surfaces. Ce système a un double effet pervers : les APL sont quasi intégralement captées par les propriétaires et ne contribuent par là même aucunement à l’amélioration du pouvoir d’achat de leurs bénéficiaires officiels ;

cette captation se fait à travers l’augmentation des loyers, devenus non seulement abusifs mais prohibitifs pour les plus petites surfaces dans certaines parties du territoire, ce qui éloigne des logements décents les plus fragiles financièrement ».

Des pistes valables

Un raisonnement imparable, qui doit à leur avis s’accompagner de la création d’un échelon de bourse sur critères sociaux supplémentaire.

Mais pas que : voulant faire d’une pierre deux coups en encourageant la poursuite d’études supérieures durables, le collectif propose également le réajustement des dotations universitaires de mérite à partir du niveau Master.

Quelques idées à méditer à l’heure où la crise du logement étudiant a le plus grand des mal à trouver des voies de sortie du côté de nos politiques.

T.C.

Source : educpros

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