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La formation continue, nouveau nerf de la guerre des établissements supérieurs ?

La formation continue connaît un succès retentissant. Et ce n’est pas la part en constante progression qu’elle représente dans l’offre de formation des établissements du supérieur qui nous fera mentir. On vous fait un topo

La formation continue, mécanisme inventé par J. Delors en 1971, s’oppose à la formation initiale et désigne donc le régime de formation proposé aux personnes déjà insérées dans la vie active. On parle donc d’étudiants d’un genre un peu particulier, du type grisonnants ou encravatés, si vous voulez.

Ca ne plaisante plus : qui aurait cru que la part de titres édités par nos facs et décrochés via la formation continue dépasserait un jour les 10 % ?

La formation continue est en pleine ébullition ces dernières années, avec un chiffre d’affaires de la CEGOS (organisme français séculaire de conseil et de formation, passé leader international de la formation professionnelle continue) en augmentation de 8 % depuis l’année 2009 et des dépenses par les acteurs du dispositif qui atteignent actuellement quelques 31 milliards .

Des acteurs multiples

La formation continue dépend surtout du financement de l’Etat, des entreprises et des collectivités territoriales ainsi que des nombreux Organisme Paritaires Collecteurs Agréés et autres administrations publiques (Unédic, fonction publique hospitalière, Agefiph etc) engagées financièrement.

Au centre de ce système, le fameux DIF – pour droit individuel à la formation – qui offre à chaque salarié (CDD, CDI, temps partiel ou travail horaire etc) 20 heures annuelles de formation cumulables jusqu’à 6 ans et avec un plafond de 120 heures.

Et il est plaisant de constater que les boîtes mouillent la chemise, avec une part moyenne du financement de la formation continue universitaire s’élevant à 46 % en 2008 contre encore 38 % en 2003. On aimerait en dire autant de l’Etat qui, pris dans la tourmente de la rigueur budgétaire, a réduit son assiette de dépenses de 32 à 25 %, dans le même laps de temps.

Modalités nouvelles

Les nouveautés ne manquent pas vraiment du côté de la formation continue : ne serait-ce qu’entre de larges périodes de professionnalisation donnant accès à une qualification à temps partiel et l’émergence de nombreux programmes courts (facturés entre 400 et 1 500 euros par jour) notamment destinés aux cadres et responsables du middle management, les formules et aménagements ne manquent pas pour séduire.

De nombreux stages taillés pour les étudiants en provenance des entreprises – aux modalités souples en termes de durée – sont d’ailleurs disponibles dès à présent.

Il existe en outre la possibilité que son DIF soit transférable d’une boîte à l’autre, mais aussi le levier de l’aide au retour à l’emploi, sans parler de la création récente d’un fonds partiaire de sécurisation des parcours professionnels.

Les bons élèves en matière d’offres de formation continue ? La fac de Lille 1, l’université de Strasbourg, ESCP Europe, les Arts et Métiers Paritech, HEC ou encore la dernière-née des fusions d’ESC Paris Executive Campus (unissant Rouen BS et Reims MS, NDLR).

Un développement accru de la recherche (entre autres à l’ENPC ou encore Grenoble Ecole de Management) vient actuellement couronner le succès de la formation continue dans le supérieur.

T.C.

Source : Educpros

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