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Où en est la mise en œuvre de "l’Approche Compétences" dans le supérieur ?

Au début de l’année 2013, les membres de la commission Pédagogie Numérique de l’Association Pasc@line ont présenté les résultats de leurs travaux devant la Commission des Titres d’Ingénieur – CTI et la Conférence des Grandes Écoles. Suivant les directives de la CEE, l’Approche Compétences va être généralisée : dans un premier temps à l’ensemble des écoles d’ingénieurs certifiées CTI, puis au-delà, aux grandes écoles de commerce et de management

Depuis 2011, tous les établissements d’enseignement supérieur sont concernés par l’Approche Compétences, une démarche innovante visant à faciliter l’insertion des jeunes diplômés dans un environnement socio-économique d’apprentissage permanent.

Dès 2009, l’Association Pasc@line a mis en place un groupe de travail chargé d’évaluer la mise en œuvre et l’impact de cette approche au niveau de l’enseignement, dans les écoles d’ingénieurs. Elle a ainsi défini les objectifs de l’Approche Compétences à travers la validation des acquis d’expériences –VAE, qui porte sur le savoir être, le savoir faire et le savoir.

L’Association Pasc@line apporte aux établissements d’enseignement supérieur des outils pour la mise en œuvre de l’Approche Compétences. Concrètement, il y a aujourd’hui plus d’une centaine d’écoles d’ingénieur qui a commencé à mettre en œuvre cette démarche pédagogique, notamment l’INP ENSEEIHT Toulouse, l’École des Mines de Nantes, l’IMSI Grenoble, le CESI…

Pourquoi initier une nouvelle approche pédagogique dans l’enseignement supérieur ? Les évolutions économiques et technologiques ont pour effet d’accentuer les exigences de professionnalisme et de compétences de la part des entreprises vis-à-vis des jeunes diplômés. L’approche compétences permet aux établissements d’enseignement supérieur de rester en contact permanent avec les besoins des employeurs, l’évolution de la recherche et son apport dans le domaine de l’innovation. Le développement de compétences transverses permet aux étudiants de développer leur employabilité et de se constituer un portefeuille propre de compétences qui s’enrichira au cours de leur vie professionnelle.

Quels sont les objectifs de l’Approche Compétences ?

· Garantir aux entreprises que le niveau de compétences du jeune ingénieur est compatible avec les attentes liées à un premier poste et qu’il s’est familiarisé avec les processus d’évaluation en cours dans les entreprises.
· Aider les futurs diplômés à développer et gérer de leur employabilité à court et long terme (recrutement, parcours professionnel), à identifier leurs compétences personnelles et à se positionner face aux demandes des employeurs selon les postes.
· Assurer la continuité entre les différents types de formation, initiale et continue.

Le pilotage d’une « Approche Compétences », repose sur 4 phases : la création d’un Référentiel de Compétences, la définition des Objectifs Pédagogiques, le Développement des Compétences et l’Évaluation. Les objectifs pédagogiques de la démarche sont définis en fonction des compétences que l’on souhaite acquérir, en concertation entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises, avec la participation d’élèves.
La constitution d’un référentiel d’évaluation fait partie intégrante de la réflexion, afin de permettre la mesure des résultats obtenus. Les équipes d’évaluation sont constituées des enseignants, des maîtres de stage ou tuteurs d’apprentissage en entreprise, des jurys, de l’étudiant lui-même et de ses pairs.

Quel est le rôle des enseignants dans cette approche ? Le déploiement de cette démarche s’appuie sur les enseignants, pour lesquels elle représente une opportunité de renforcer leurs actions de formation et de développer une pédagogie innovante. Ils deviennent un élément central du dispositif. Ils sont en charge de la définition du référentiel de compétences et des objectifs communs, et également des critères d’évaluation dans le cadre d’un projet pédagogique. Le référentiel comprend de 20 à 30 compétences : maîtrise de l’anglais, mobilité internationale, gestion d’équipe, relation client,…complétées par les compétences communes aux diplômes d’ingénieur : capacité à apprendre, gestion de projet,…. Le rôle des enseignants est également de prendre en compte la pluridisciplinarité et la transversalité des enseignements, comme celui des sciences humaines et sociales pour des projets multidisciplinaires par exemple. L’Approche Compétences repose sur la mise en place d’une réflexion et d’un travail collectif entre enseignants, créant ainsi une communauté « d’enseignants chercheurs ».

Quel est l’enjeu de l’Approche Compétences pour l’enseignement supérieur ?

· Elle répond aux orientations de certification françaises et européennes.
· Elle constitue une valeur ajoutée dans le cursus. C’est un atout pour attirer les étudiants et faire face à la concurrence d’autres écoles. Ce projet valorise également la capacité des enseignants chercheurs à mettre en œuvre une pédagogie innovante.
· Elle renforce les liens entre le monde de l’enseignement et les entreprises. Véritable projet d’établissement porté par la direction, l’Approche Compétences est soutenue par les organismes accréditeurs (CTI, AERES,…), la gouvernance, les employeurs et les étudiants.

Les étudiants constituent leur propre portfolio de compétences, dans le cadre du projet pédagogique et du référentiel établi par l’établissement. Les futurs diplômés sont dans un processus continu d’acquisition de compétences, de mise en situation en entreprise, de suivi des objectifs et d’évaluation. Leur projet peut être réalisé dans le cadre d’une formation en alternance, d’un stage, ou d’une junior entreprise. Les étudiants développent ainsi leur leadership, leur capacité d’innovation et leur esprit critique. Ils se familiarisent également avec des systèmes d’évaluation pratiqués dans les entreprises.

Alain Bravo, Président de l’Association Pasc@line et Directeur général de Supélec précise : « Les compétences nécessaires à l’exercice d’une fonction sont définies et évaluées selon un référentiel métier dans les entreprises. Celles-ci apprécient la mise en place de l’approche compétences dans les cursus de formation, car elle permet aux étudiants de connaître les codes du monde professionnel. Ils seront ainsi plus rapidement opérationnels dans leur fonction, ils sauront mieux gérer leur parcours professionnel et se construire un portfolio de compétences. Cette approche permet de responsabiliser chaque diplômé dans la construction de son identité professionnelle et personnelle. »

Les entreprises adhèrent à cette approche pédagogique. Dans les entreprises aujourd’hui, la gestion des Ressources Humaines est fondée sur les compétences et utilise un référentiel mesurable, de plus en plus standardisé. Il permet de définir des critères objectifs d’évolution de carrière pour les cadres, en fonction des métiers, des fonctions et des niveaux de responsabilité. Cette démarche incite les cadres à s’inscrire dans une démarche d’évolution de carrière par des actions de formation ou d’accompagnement, qui vont dans le sens de l’Approche Compétences.

Noël Bouffard, Directeur Délégué Sopra, Auditeur à la CTI et Trésorier de l’Association Pasc@line précise : «Pour les entreprises, l’approche compétences constitue un atout dans la formation initiale des jeunes que nous allons recruter, elle est aussi un gage de leur aptitude à mieux s’adapter à l’environnement professionnel et à se former pour évoluer dans leur carrière. »

La société dans son ensemble bénéficie de l’apport de cette démarche dans la mesure où les jeunes diplômés deviennent plus adaptables et développent une attitude active vis-à-vis de l’apprentissage et de la formation tout au long de leur vie professionnelle. Dans un contexte national et international de concurrence des établissements d’enseignement supérieur, de réflexion sur la validation des diplômes et d’échanges universitaires, l’Approche Compétences renforce l’attractivité des écoles et permet de mesurer la qualité des formations.

La mise en oeuvre de l’Approche Compétences est aujourd’hui attendue par les différentes instances françaises et européennes liées à l’enseignement supérieur. Les établissements vont donc être amenés à communiquer sur les actions qu’ils mènent dans le cadre de cette démarche.

Communiqué

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