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L’UNEF demande plus de visibilité pour l’enseignement supérieur après la nomination du nouveau ministre de tutelle

L'UNEF demande plus de visibilité pour l'enseignement supérieur après la nomination du nouveau ministre de tutelle

Le syndicat étudiant de gauche UNEF s'interroge sur l'avenir réservé aux études supérieures suite à la nomination mercredi dernier de Benoît Hamon à la tête du seul ministère public désormais habilité à gérer les affaires éducatives

Le résultat des dernières élections municipales est une sanction pour le gouvernement. Le vote des jeunes et le niveau de l’abstention traduisent un profond mécontentement face à la politique qui a été menée ces deux dernières années. Un remaniement ministériel ne peut évidemment pas être la seule réponse. L’UNEF attend du gouvernement des mesures ambitieuses pour concrétiser les engagements de François Hollande envers les jeunes.

En prenant la charge de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Benoit Hamon aura une responsabilité importante pour tenir les engagements du Président de la République. Si certains chantiers ont déjà été engagés, l’UNEF rappelle au nouveau ministre que le plus important reste à faire pour relancer l’ascenseur social dans l’enseignement supérieur.

L’allocation d’autonomie est-elle toujours d’actualité ?

La précédente ministre de l’enseignement supérieur s’était engagée à mettre en place l’allocation d’autonomie d’ici la fin du quinquennat. En juillet dernier, elle avait annoncé un premier investissement de 200 millions d’euros dans le système de bourse, répartis entre les rentrées 2013 et 2014 : il reste 100 millions à investir pour la prochaine rentrée. Benoit Hamon doit rapidement rassurer les étudiants, en confirmant l’investissement et en organisant les concertations sur sa mise en place.

Au-delà des engagements qui ont été déjà pris pour la prochaine rentrée, l’UNEF demande au nouveau ministre de l’enseignement supérieur de s’engager sur un investissement pluriannuel jusqu’en 2017 pour que la promesse de l’allocation d’autonomie reste crédible. Il serait inacceptable que le gouvernement abandonne la bataille contre la précarité étudiante au nom des objectifs de réduction des dépenses publiques.

Sous-financement et autonomie des universités : Benoit Hamon osera-t-il s’attaquer aux tabous qui provoquent l’échec des étudiants ?

Le vote d’une loi sur l’enseignement supérieur qui fait de la réussite des étudiants une priorité était une première étape importante, mais le chemin reste encore long pour qu’elle se concrétise dans les universités. L’UNEF attend du nouveau ministre de l’enseignement supérieur qu’il ouvre rapidement des concertations sur les prochains chantiers qui permettront d’inverser la courbe de l’échec universitaire. Le sous-financement des universités provoque une crise budgétaire sans précédent dans les établissements. Les étudiants en sont les premières victimes avec des suppressions de cours et la dégradation de leurs conditions d’étude. Benoit Hamon doit s’engager sur un investissement fléché vers les premiers cycles universitaire, là où se joue la reproduction sociale dans l’enseignement supérieur.

Les difficultés des étudiants sont aggravées par l’autonomie des établissements, qui font plus souvent le choix de l’élitisme que de la démocratisation. La précédente ministre de l’enseignement supérieur n’était que trop peu revenu sur cette autonomie, acceptant que ses discours restent lettre morte. C’est pourtant dans les universités que se joue la réussite des étudiants, avec la répartition des formations sur le territoire, l’amélioration de l’encadrement et la réforme de la pédagogie. C’est la responsabilité du nouveau ministère de l’enseignement supérieur de mettre en place des outils de régulation, pour que la réussite des étudiants ne soit pas seulement la priorité du ministère mais aussi celle des universités.

Communiqué

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